Transition: enfin la Coordination des OSC trace sa feuille de route

| 13.03.2015
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Transition: enfin la Coordination des OSC trace sa feuille de route
© DR / Autre Presse
Transition: enfin la Coordination des OSC trace sa feuille de route
La Coordination des Organisations de la société civile a animé une conférence de presse le jeudi 12 mars 2015 à Ouagadougou. Face à la presse, elles ont exprimé leur détermination à se faire entendre des autorités de la Transition sur six points de préoccupations parmi lesquels les menaces dont sont victimes Certains de leurs membres.

 

La Coordination des OSC exige de l'Etat des mesures pour la sécurité de tous, en particulier celle des militants et leaders de la société civile et des partis politiques, objets de menaces ainsi que la poursuite et la sanction des auteurs de ces menaces. Sur la démilitarisation de la politique, «nous avons constaté que des officiers de l'armée burkinabè sont ouvertement engagés en politique. Par conséquent, la Coordination demande, entre autres, la fin de la politisation de l'armée par le retrait définitif des militaires de la scène politique en vue de la reconstruction d'une armée républicaine, la dissolution pure et simple du Régiment de sécurité présidentielle», a dit Maître Guy Hervé Kam, membre de la Coordination. A ce propos, la Coordination souligne que cette dissolution est une recommandation de longue date faite notamment par le Collège des sages depuis 1999.
A ces préoccupations s'ajoute la clarification du statut du général Gilbert Diendéré dont, à en croire la Coordination, l'activisme et l'interventionnisme dans les questions militaires et politiques ne sont justifiés par aucune fonction connue.

A propos de l'impunité et des crimes politiques, la Coordination rappelle que l'ex-majorité, en s'engageant dans la révision de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels, a commis des crimes politiques graves dont notamment un attentat à la Constitution conformément à l'article 166 de la Constitution. Pour Rassablga Seydou Ouédraogo, membre de la Coordination, les principaux responsables du CDP et du Front républicain, notamment les membres du dernier gouvernement et de l'Assemblée nationale, doivent répondre de leurs actes devant la justice, avant de pouvoir prendre part à nouveau à des compétions électorales.

La Coordination exige, par ailleurs, que Paramanga Ernest Yonli soit relevé de ses fonctions de président du Conseil économique et social (CES), conformément aux dispositions de la Charte de la Transition, pour avoir soutenu ouvertement la modification de l'article 37 et demande l'annulation des nominations des personnes ayant participé au Conseil des ministres du 21 octobre 2014. Elle rappelle aussi que toutes les nominations doivent respecter les dispositions de la Charte de la Transition.

Pour ce qui est des dossiers de crimes de sang et de crimes économiques, les initiateurs de la conférence de presse demandent un traitement diligent des dossiers pendants de Ces Crimes et de tous les autres dossiers non encore transmis en justice à travers une opération mains propres, afin de rendre justice au peuple et de consacrer enfin un début de la fin du règne de l'impunité.

En ce qui concerne l'hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre 2014, «nous constatons que la commémoration des martyrs de l'insurrection n'est toujours pas effective, alors qu'elle avait été annoncée comme une priorité. C'est pourquoi nous demandons, avec insistance, l'organisation de cette cérémonie d'hommage le plus rapidement possible», foi de Maître Kam. Les membres de la Coordination disent constater un manque de lisibilité sur les actions de justice au profit des martyrs. Or, avancent-ils, la justice pour les martyrs est indispensable et constitue un préalable à la réconciliation nationale. Ils réclament également la prise en charge des ayants-droits des victimes qui, selon eux, doit être mise en œuvre en tant que condition essentielle de l'apaisement des cœurs. La clarification du statut de Blaise Compaoré figure parmi les priorités de la Coordination. Ses membres estiment constater «un activisme politique de Blaise Compaoré à travers des rencontres avec les dirigeants du CDP, notamment monsieur Léonce Koné, l'annonce médiatisée d'une caravane des jeunes du CDP pour visiter Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire», a conclu Rassablga Seydou Ouédraogo de la Coordination des OSC. A noter que la Coordination regroupe une quarantaine des structures de la société civile burkinabè.

Omar Compaoré

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