Transition Burkinabè : Des raisons de déchanter ?

| 21.11.2014
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Transition Burkinabè : Des raisons de déchanter ?
© DR / Autre Presse
Transition Burkinabè : Des raisons de déchanter ?
Contrairement à la joie débordante et à l'immense espoir que la signature de la charte de la transition avait suscitées quant à l'issue heureuse de la transition au Burkina Faso, la nomination du colonel Isaac Zida et le léger retard que connait la mise en place du gouvernement sont de nature à noircir le tableau. La venue de Zida à la primature relativise le caractère civil de la transition, tandis que les difficultés de certains acteurs à s'entendre autour des personnalités devant les représenter dans les différents organes laissent croire que les forces vives ne sont pas intéressées que par les intérêts supérieurs de la nation.

 

Avec ce laps de temps, on se rend compte le Burkina Faso n'est peut-être pas aussi différent des autres pays africains. Certes, sans l'aide d'un groupe de contact formellement identifié, les Burkinabè ont réussi à mettre en marche le processus de transition. Mais il faudra toutefois, comme dans le cas de la Guinée et du Mali notamment, demeurer vigilant pour ne pas que les choses déraillent. Car, des risques existent. D'abord, la très grande implication de l'armée dans le processus ; une immixtion incarnée par la nomination du colonel Zida au poste de premier ministre. Un militaire à un poste aussi stratégique signifie que la grande muette est au cœur de l'arsenal. C'est d'autant plus inquiétant que des signes laissent croire que le colonel Zida a exigé et obtenu ''son poste''. On en déduit que le pouvoir est dans les mains de l'armée. Ce qui ressemble à un boomerang.

Au sein des forces vives, on semble avoir trop tôt célébré la cohésion et l'altruisme. Comme dans la plupart des pays africains, la société civile et la classe politique burkinabè sont composées d'hommes et de femmes qui pensent prioritairement à eux-mêmes. C'est du moins ce qui ressort, à la faveur des tractations pour la désignation des membres du gouvernement. Des tractations si laborieuses qu'elles retardent la mise en place du gouvernement qui, contrairement au chronogramme initial qui l'annonçait pour hier, ne sera finalement dévoilé que demain.

Le problème c'est que chacun veut sa part du gâteau. Surtout tous ceux qui ne se voient aucun destin au lendemain de l'élection présidentielle qui fermera la parenthèse du processus de la Transition. Flairant l'occasion, on se bouscule et son se marche dessus. Quitte à proposer des noms de personnes notoirement incapables. Une attitude qui doit être perçue comme un signe avant-coureur. Elle laisse notamment préfigurer que quand les échéances électorales approcheront, les adversaires pourraient même recourir à des armes peu orthodoxes. Pour essayer de manipuler ou mettre la pression sur les responsables de la transition. Un contexte pour la gestion duquel, Michel Kafando pourrait avoir besoin d'une assistance au-delà des frontières burkinabè.

Avec GCI

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