Le président du Faso Michel Kafando a pris de la hauteur et endosse son manteau de chef suprême des armées. A la première crise en décembre 2014 entre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, le diplomate à la retraite s'était dérobé à son devoir de chef suprême des armées en déclarant que c'était une affaire entre militaire et qu'il avait filé le dossier au chef d'état major général des armées le général Pingrenoma Zagré. Cette fois ci, le chef de l'Etat qui semblait être impuissant et débordé s'est voulu ferme et a tapé du poing sur la table. Il a pris des mesures et a tenté de tout faire pour éviter à chaque protagoniste de perdre la face dans ce bras de fer en divisant la poire en deux. Yacouba Isaac Zida reste chef du gouvernement et lui retire le portefeuille de la défense.
Aux agitateurs du RSP, il les tance et trouve incompréhensible que l'armée qui devrait être garant de la cohésion se trouve être le perturbateur de la quiétude des Burkinabè au point de faire vaciller les institutions de la république. Le gouvernement remanié du 19 juillet est l'œuvre du président de la transition même si la formule républicaine stipule que c'est sur proposition du Premier ministre que le gouvernement est formé. Nul doute que l'éviction du ministre de l'administration territoriale de la décentralisation et de la sécurité Auguste Denise Barry bras droit de yacouba Isaac Zida est une décision de Michel Kafando. Le chef de l'Etat qui concentre dans ses mains les ministères de la défense et de la sécurité. Dès sa désignation comme président au lendemain de l'insurrection, on l'avait présenté comme l'homme de paille de Zida. Au fur et à mesure par la force des événements, Michel Kafando s'est émancipé et prends les choses en main.
Henry BOLI