Le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, est venu s'entretenir, le jeudi 15 janvier 2015, avec les autorités de la Transition burkinabè sur les avancées pour un processus de retour à une vie constitutionnelle normale. Accueilli à l'aéroport international de Ouagadougou par le président Michel Kafando et son gouvernement, le président senégalais, par ailleurs président du groupe de contact et de facilitation de la CEDEAO pour le Burkina, a dit être venu au nom de l'institution sous- régionale pour évaluer, avec l'exécutif de la transition, les responsables des différentes institutions ainsi que le Conseil national de la Transition (CNT), le chemin parcouru. Conformément aux attentes du groupe de suivi tripartite (CEDEAO, ONU et UA), Macky Sall a soutenu être venu faire le point de deux mois de transition et observer la manière dont le processus avance. Les journalistes ont mis à profit la présence du président sénégalais dans la capitale burkinabè pour l'interroger sur le refus de son pays de diffuser la première parution du journal satirique français "Charlie Hebdo", après l'attaque de son siège alors qu'il a effectué le déplacement pour soutenir la France. En réponse, celui-ci a indiqué que sa présence à Paris était une manifestation de solidarité envers le peuple français face à "une agression barbare que les journalistes de Charlie Hebdo ont subie". Aussi, il a réitéré que le Sénégal s'indigne contre tout acte inacceptable, et a rassuré de son soutien fraternel au gouvernement français. "Seulement, nous pensons que la question de la liberté de la presse se pose partout dans le monde. Et nous sommes des partisans de cette liberté. Mais la liberté de la presse ne doit pas entraîner des provocations. Si, du point de vue des Français, la caricature fait partie des critères de libertés de la presse, nous, nous pensons plutôt que quand cette liberté s'exerce sur un domaine sensible comme la religion, il faut faire très attention". Macky Sall a affirmé que son pays est à 95% musulman, et de ce fait, il ne pouvait pas admettre la caricature du prophète Mohamed. Même si le président a précisé que son pays soutiendra toujours la France dans sa lutte contre le terrorisme, il a tout de même déclaré que le Sénégal ne peut pas rester muet face à une action qui pourrait être une source de tensions sérieuses sur l'ensemble de la planète. Car "il faut reconnaître aussi que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres", a déclaré M. Sall. Donc, selon lui, autant il faut respecter la liberté d'expression et d'opinion dans la communion, et la cohésion, autant il faut respecter la liberté de culte en vue d'une coexistence pacifique.
Wanlé Gérard COULIBALY
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