Il n’y a pas de fumée sans feu ou, du moins, sans chaleur, et ce qui est supposé avoir eu lieu ou se préparer à se tenir peut bien être un avertissement sans frais aux autorités. Info ou intox, rumeur ou sérieuses données ayant fuité, l’essentiel, c’est que cette situation, qui n’a pas encore causé de dommages graves, a le mérite de rappeler aux uns et aux autres la fragilité des choses. Car, le RSP a certes été dissous et ses éléments dispersés, mais parmi ces éléments figurent toujours ceux qui ont soutenu fidèlement le général président du CND avant et depuis l’avènement de l’insurrection. Ils peuvent prospecter la moindre occasion aujourd’hui pour tenter, à défaut de perpétrer un coup de force, de perturber le processus de jugement des présumés putschistes qui a commencé par leur détention. Une autorité prévenue en vaut donc deux, et les dirigeants actuels comme ceux à venir doivent prendre au sérieux la probabilité de l’existence d’une menace sur le déroulement normal du jugement des auteurs et complices du coup d’Etat de septembre dernier.
Des mesures doivent être prises ou renforcées dans le sens de la sécurisation des prisons dans lesquelles se trouvent les suspects. Au besoin, si cela est possible, il faut séparer les prisonniers en évitant de les concentrer dans les mêmes maisons d’arrêt, de peur de faciliter leur élargissement ou leur évasion groupés en cas de tentative réelle. Et à défaut de détenir les deux généraux dans des lieux séparés, il serait plus prudent de rendre leur séjour en prison mobile ou de limiter au strict minimum leurs visites, qui peuvent être exploitées par leurs complices et sympathisants en liberté pour semer le trouble.
Les Echos du Faso