L'idée qui a soutenu l'organisation de cette conférence de presse est qu'à quatre mois de la fin de la Transition, la COSTE entend procéder à un examen de l'avancée du processus et des modalités de passage à un pouvoir constitutionnel normalisé. C'est pourquoi, elle a passé au peigne fin divers sujets de préoccupation de l'heure.
A propos de la liberté d'expression, le porte-parole de la Coalition, Siaka Coulibaly, appelle les acteurs et leaders politiques à plus de responsabilité, au regard de la fragilité de la situation politique nationale. Il propose également que le code de bonne conduite signé par les partis politiques soit publié et qu'il soit renforcé par des sanctions et un mécanisme de suivi de son application.
En ce qui concerne les produits périmés, Labidi Naba, membre de la Coalition, estime que la multiplication des cas de fraudes aux produits de consommation contribue à l'insécurité humaine au Burkina Faso et que le ministère du Commerce devrait être doté de moyens logistiques exceptionnels pour accroître sa présence physique à travers le contrôle des produits de consommation.
Au sujet du passage à la 5ème république, la Coamition pense que l'adoption d'une nouvelle constitution en vue de rompre avec la 4ème république a été une aspiration des Burkinabè au début de la Transition. Mais «à quatre mois de la fin de la Transition, il semble difficile de boucler un débat national sur une nouvelle constitution et de préparer un référendum pour son adoption alors que le débat national et le référendum sont des conditions non négociables pour passer à la cinquième république pour laquelle la COSTE est favorable». Raison pour laquelle la COSTE propose la tenue d'une conférence sociale et politique sur le contenu de la constitution et la tenue du référendum.
Faisant une analyse du discours du Premier ministre au CNT, Siaka Coulialy a souligné que le discours sur la situation de la nation (DSN) est une obligation nationale de la quatrième république et son respect par le Premier ministre est une bonne action. Il dit cependant déplorer, d'une part, le fait qu'un DSN sans déclaration de politique générale apparaît comme un exercice déséquilibré, puisqu'en ce moment, il n'a pas de référentiel et, d'autre part, le fait que le bilan laisse entrevoir d'énormes défis que la Transition n'a pas su surmonter et qui seront transmis au nouveau pouvoir issu des élections.
La justice a été l'un des sujets au centre des échanges. A ce propos, Alexandre Diakité a affirmé que le gouvernement devrait démontrer une volonté politique plus ferme en matière d'effectivité des lois et cadres existants, poursuivre l'adoption des textes en vue de combler les vides juridiques existants, éviter de pratiquer une justice sélective qui fait arrêter certains individus alors que d'autres, auteurs des mêmes faits, ne sont pas inquiétés. La COSTE «demande une épuration de la justice en vue d'une plus grande efficacité et déplore que les Assises nationales de la justice n'aient pas adopté la décision claire de séparation des pouvoirs, en ne faisant plus du Président du Faso, le président du Conseil supérieur de la Magistrature. Il existe aujourd'hui un déficit de célérité de la justice qui fait que beaucoup de justiciables sont en train de purger des peines sans jugement et des décisions de justice ne sont pas exécutées», a relevé Ida Sidonie Ouédraogo.
La COSTE, qui interpelle le gouvernement sur le respect des procédures et des droits des personnes mises en cause, renouvelle son attachement à voir la justice faite pour les martyrs du soulèvement populaire.
La Coalition s'est enfin prononcée sur le processus électoral en cours, en faisant un état des lieux de l'avancée du processus tout en rappelant ses récentes visites à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et à l'Office national d'Identification (ONI) pour toucher du doigt le niveau réel actuel de l'organisation des élections au Burkina Faso.
Omar Compaoré