La classe politique, pouvoir et opposition, doit avoir l'intérêt supérieur de la Nation en tête
Les discours des protagonistes de crise deviennent de plus en plus virulents. Et sur le terrain, la situation n'est guère reluisante. Les barrages sont érigés sans cesse dans la circulation, des pneus et autres sont brûlés au milieu des routes.
Par ailleurs, des établissements scolaires et académiques sont fermés, de même que certains commerces, des stations d'essence, etc. Certaines sources annoncent l'instauration imminente d'un couvre-feu dans les prochains jours. De quoi prolonger les populations dans le triste souvenir de 2011 dont on se rappelle encore des dégâts collatéraux et des dommages ayant été préjudiciables à l'image du pays.
Triste réalité dans un Etat qui avait été perçu depuis très longtemps comme un havre de paix, un exemple où le processus démocratique était en marche. Cette réputation semble aujourd'hui s'effriter, si elle n'est pas déjà «tombée à l'eau» comme dit l'adage. Ce n'est pas jouer les oiseaux de mauvais augure mais le risque d'affrontements est réel. Face à la situation qui prend de l'ampleur, l'opinion publique est de plus en plus sceptique et se pose légitimement des questions existentielles.
Où allons-nous? Difficile de savoir. Ce qui est par contre connu, c'est la raison pour laquelle la paix est menacée au Faso. Il s'agit bien de la révision de l'article 37 qui divise profondément les Burkinabè. Les partisans de cette révision semblent déterminés à aller jusqu'au bout de leur logique. Pendant ce temps, les acteurs politiques de l'opposition et de la société civile dont le Collectif contre la vie chère, s'opposent tout aussi avec détermination. Du reste, 2 marches-meetings de protestations sont respectivement prévus pour se dérouler les 28 et 29 octobre.
Somme toute, les acteurs de la crise se sont engagés dans une lutte qui pourraient avoir des répercussions sur la stabilité et la paix sociales. Aujourd'hui, les populations ont constamment la peur au ventre. Celles-ci s'interrogent sur quoi demain sera fait. Du coup, le développement du pays est mis à rude épreuve car faut-il le rappeler, sans paix, ni stabilité, aucun développement n'est possible.
La paix constitue donc la condition fondamentale du développement. C'est pourquoi les protagonistes de la crise doivent mettre de l'eau dans leur vin et privilégier l'intérêt de tous. Faut-il hypothéquer l'avenir de la jeunesse qui ne peut aller à l'école et paralyser tous les secteurs de développement pour protéger les intérêts des acteurs politiques? Assurément non.
Quoi qu'il en soit, le Burkina Faso ne mérite pas de connaître encore des troubles. Il mérite mieux que ce spectacle désolant auquel se livrent les acteurs politiques assoiffés par leur boulimie du pouvoir. Dès lors, il appartient urgemment aux acteurs politiques de savoir raison garder et de protéger les intérêts communs du pays. Cette génération de «politiciens» a hérité de la paix laissée par les devanciers. Ils doivent la préserver et la sauvegarder soigneusement pour la transmettre à leur tour aux générations futures. C'est un devoir pour eux de sacrifier à cette tradition au lieu de vouloir ternir à tout prix l'image du pays pour sauvegarder leurs intérêts personnels.
Saïdou Zoromé