Simon et Ablassé, si la malcause était la solution !

| 12.08.2016
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Simon et Ablassé, si la malcause était la solution !
© DR / Autre Presse
Simon et Ablassé, si la malcause était la solution !
Le vice-président du Mouvement de peuple pour le progrès (MPP) Simon Compaoré et Ablassé Ouédraogo, le président du Faso Autrement nous ont servi ces deniers temps un langage on ne peut plus indécent. Si les deux disent des choses sérieuses, l’un comme l’autre n’y mettent pas du tout la manière. Malheureusement, celui qui perd dans tout cela, c’est Simon Compaoré. Car, tout compte fait, Ablassé Ouédraogo n’a rien à perdre. Au contraire, dans un tel débat, il est le plus écouté et d’ailleurs a tout à gagner.


En effet, Simon Compaoré, le tout-puissant ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure ne devrait pas s’autoriser à descendre dans ce que certains pourraient appeler « la merde politicienne » pour nous servir ce qu’il a servi. Finalement, c’est lui qui se retrouve sur le terrain favori d’Ablassé. Communiquer et encore communiquer sur tout ou presque, sans tabou. Qui ne se rappelle pas de ses sorties médiatiques au lendemain de l’insurrection populaire ? Qui ne se souvent pas de ses déclarations et de ses contreventions sur les ondes de radios nationales et internationales au moment où il fallait interdire la mise en place du Sénat, empêcher le référendum constitutionnel sur l’article 37 ? Si Ablassé Ouédraogo qui a été le ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré n’a pas eu de la retenue pour lui dire ce qu’il pensait, ce n’est donc pas devant un Simon Compaoré, un Roch ou un Salifou Daillo qui, du reste les ont cour-circuités au pouvoir, eux de la vraie opposition, qu’il va taire ses vérités.

Abalssé l’a donc dit. Pian ! « Blaise Compaoré a eu son article 37 ; Roch Kaboré aura son référendum ». De toute façon assène-t-il, « le référendum n’aura jamais lieu, ici, au Burkina ». Ses arguments : « prendre cinq milliards de F CFA pour organiser un référendum alors qu’il n’y a rien d’urgent, pendant que les populations sont confrontées à des difficultés de tous ordres, ce n’est pas raisonnable ». Et comme si Simon lui donnait raison, celui-ci reconnaît au cours de la conférence de presse qu’il a tenue lundi au siège de son parti « qu’il y a beaucoup de difficultés, mais le pays va bien ». A moins que l’un et l’autre ne parlent pas des mêmes difficultés. Ce qui est évident, les deux ne peuvent pas avoir raison.

Pour l’instant, ce qui saute à l’œil est que les Burkinabè des villes et des campagnes se plaignent de la dureté de la vie. En 2008, c’est ainsi que sont arrivées les émeutes de la vie chère ; suivies après des mutineries en 2011 et de l’insurrection en 2014. Ironie du sort, c’est pratiquement le même langage, avec le soutien aveugle que le parti au pouvoir, alors dirigé par ceux qui dirigent aujourd’hui le MPP soutenait la politique de Blaise Compaoré. A la seule différence qu’aujourd’hui, les Burkinabè ne veulent plus entendre parler d’insurrection, après celle qu’ils ont connue avec ses corollaires sur tous les plans. Cependant, comme l’ont prévenu les « inondés » ou « sinistrés », allez-y dire à Roch que 2020 ce n’est pas loin.

Dabaoué Audrianne KANI

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