Rarement dans l'histoire de la Haute-Volta et du Burkina, on trouvera un bourgmestre qui a « cravaché » avec autant d'abnégation et de volontarisme. S'il a butté sur certains de ces projets sociaux comme la fermeture des chambres de passe, c'est sans aucun doute parce que notre société elle-même y tenait comme à la prunelle de ses yeux. La lettre de Simon Compaoré, adressée à Blaise Compaoré, relativement à la volonté de ce dernier de violenter et de violer la Constitution, était une alerte qui a été malheureusement dédaignée par l'ancien chef de l'Etat. On sait désormais ce qui lui en a coûté. Simon Compaoré fait partie de cette pléiade de Burkinabè dont l'image restera pendant longtemps, très longtemps, dans la mémoire et le subconscient de ses contemporains et des bâtisseurs des temps à venir. Certes, cet homme n'est pas un ange. Existe-t-il d'ailleurs des anges sur terre ? Simon a des défauts, mais il a aussi des qualités. Celles intrinsèques et celles de ses défauts. Il est très probablement meilleur que ceux qui sont prompts à lui jeter la première pierre. Dans sa gestion à la CGP ou à la Mairie, peut-on affirmer avec une certitude absolue, qu'il a « gaffé » ? Si c'était le cas comme certains Burkinabè ont pu le penser, le régime de Blaise Compaoré, sans aucun doute, aurait travaillé à le détruire sitôt après son départ du CDP. Un départ qui, combiné avec celui d'autres camarades, a rendu inexorable l'affaissement et la destruction du système Compaoré. Si ce système ne s'est pas avisé de le broyer, c'est sans doute parce qu'il n'avait aucun grief matériel contre l'homme. A moins qu'on ne croit à l'extrême magnanimité du système Compaoré. Ce qui semble bien relever de l'ordre de l'invraisemblable, au regard de la qualité morale du régime.