La réunion de haut niveau avait pour objectif de trouver une personnalité consensuelle à même de diriger la transition. Allant dans le sens de l'opposition politique, des communautés religieuses et de la société civile, Simon Compaoré convient : « notre seul objectif actuellement est que le pouvoir de transition soit civil ».
En début de semaine, Assimi Kouanda, au nom de la majorité et l'ADF/RDA ont fait des déclarations. L'ex maire dit ne pas avoir des conseils pour eux, mais suggère quelques « idées ». « Je ne peux pas donner des conseils aux partis qui ont été à l'origine, aux côtés du président Blaise Compaoré, de ce soulèvement populaire, de cette colère que le peuple burkinabé a exprimé le 30 octobre 2014. Il est prétentieux de leur donner des conseils, mais des idées, oui ».
Ce que Simon Compaoré émet comme idée, c'est « qu'ils (les partis de la majorité, ndlr) laissent les choses se décanter et qu'on ne dise pas : ''nous demandons des excuses''. Qu'est-ce que vous avez fait pour demander des excuses ? Cela nécessite quand même une petite analyse. Et c'est cela qui va amener les gens à se dire qu'il y a une sincérité ».
Et il poursuit : « Comme tout le monde peut se tromper, il faut qu'on se pardonne pour repartir sur de bonnes bases. Mais il faut dire pourquoi on s'est trompé. Est-ce par cupidité, la recherche de l'argent qui les a amenés à ne pas voir la réalité ? C'est cette analyse-là qu'il faut faire pour convaincre les gens ».
« On ne m'a pas chassé là ! »
Cette interview qui a été réalisée vers 15heures, le jeudi 5 novembre, est revenue comme une prophétie. En effet, peu avant 19heures, dans la même journée, c'est avec fracas que la délégation de la majorité conduite par Alain Yoda, Dr Zackaria Tiemtoré et Amadou Diemdoda Dicko a été « chassée » de la plénière.
Par ailleurs, juste après les évènements du 30 octobre, Simon Compaoré a un peu joué le rôle de maire en faisant appel à son ancienne collaboratrice, la Brigade verte et aussi à la population entière pour nettoyer la ville de Ouagadougou.
Il se justifie : « En tant qu'ancien maire, je peux contribuer à mettre la ville de Ouagadougou sur les rails. Je suis aussi citoyen et à ce titre, j'ai déjà pris une initiative qui a consisté, vendredi dernier (31 octobre, ndlr), à demander à ce que la population se mobilise pour que nous puissions nettoyer la ville ».
Pour lui, le problème principal est résolu. « Blaise Compaoré est parti et nous ne devons plus être la base de la destruction de notre ville. En tant qu'ancien maire, je peux rencontrer et discuter avec des jeunes pour les faire comprendre qu'il faut continuer de travailler pour que la ville reste propre ».
Et voulez-vous reprendre un jour les commandes de la municipalité ? A cette question, sa réponse est : « Non ». « Si c'était cela qui m'animait, j'allais essayer de me représenter. On ne m'a pas chassé là ! J'ai estimé que j'ai fait 18 ans et c'est suffisant. Je devais partir et laisser d'autres personnes apporter leur part d'expériences dans la gestion de la ville », a-t-il conclu.
Propos recueillis par Ismaël NABOLE
Avec 226infos.net