Seulement, ces mouvements semblent être des appendices de formations politiques qui, tapis dans l'ombre, les guident en fonction d'autres objectifs. Quand on sait que les ambitions d'un homme politique ne sont pas toujours ceux d'une société civile ou de la majorité du peuple. La convergence parfaite et la sortie simultanée des organisations de la société civile et de certains partis politiques de l'ex-opposition sur des questions plus ou moins identiques laissent entrevoir une certaine connivence qui pourrait être dangereuse pour l'avenir. Bien différence d'une convergence de points de vue. Au commencement, c'était la suspension du CDP. Puis, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ce corps d'élite de notre armée nationale, comme il y en a un peu partout dans d'autres armées du monde. Ce RSP-là a été montré du doigt comme étant celui qui veut perturber la transition. On a marché contre lui, organisé des meetings géants au cours desquels on l'a insulté, vilipendé presque les éléments qui y travaillent. Au finish, on a tout simplement demandé à la transition de le démanteler. Pour être sûr qu'il ne se mettra pas en travers sur le chemin de Kossyam.
Après lui, on est passé aux autres hommes de tenue qui veulent se présenter à la présidentielle. A la transition, on demande de leur opposer des conditions qu'ils ne pourront pas satisfaire avant octobre 2015. Une manière de les écarter. Une fois de plus, pour être sûr que la route de Kossyam est bien ouverte. Quant aux partis et à certains hommes politiques ayant soutenu la révision de l'article 37 (qui n'était pas contraire à la loi), on demande tout simplement de les rendre inéligibles. Parce que, in fine, ils peuvent constituer de sérieux obstacles sur la route qu'on croit déjà bien tracée de Kossyam. Ce qui est tout le contraire de la Charte de la transition. C'est tout simplement induire les autorités de la transition en erreur. Pour après les accuser d'avoir mal conduit le processus. Le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida ont intérêt à saisir cette fois l'occasion de sortir par la grande porte en réussissant la transition. Eux qu'on accuse de travailler pour des partis politiques.
L'envie ou le vœu ardent de certains hommes ou de partis politiques de séjourner très prochainement à Kossyam ne doit pas nous faire perdre de vue l'essentiel. Qui est pour tout Burkinabè qui aime son pays de travailler à jeter les vraies bases de ce qui sera le Burkina Faso de nos enfants. Intègres, dignes, tolérants et réconciliés dans une communauté de destin. Tout le reste n'est que passager.
Dabaoué Audrianne KANI