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Si c’est de la manipulation, il faut qu’il y ait des sanctions

| 03.07.2015
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Si c’est de la manipulation, il faut qu’il y ait des sanctions
© DR / Autre Presse
Si c’est de la manipulation, il faut qu’il y ait des sanctions
Si la tentative d'arrestation du Premier ministre par des éléments est de la pure manipulation, on peut croire qu'il y a des personnes et non des moindres qui ont des agendas cachés. Pour mieux le comprendre, il faut prendre en compte les exigences du Régiment de sécurité présidentielle qui demande la démission du Premier ministre, de tous les autres militaires qui sont dans les organes de la transition et surtout prévient contre toute prolongation de la transition. En outre, l'acharnement de certaines organisations de la société civile, dont les accointances avec le Premier ministre sont plus ou moins avérées, contre le RSP et surtout leur détermination à le voir disparaître peut lui aussi être compris dans ce sens. Parce que, le commun des Burkinabè comprend difficilement qu'Isaac Zida et ces OSC ne parlent plus le même langage. Est-ce également de la manipulation ?


La hiérarchie militaire a bien indiqué dans son rapport que l'armée a besoin du RSP, que le Burkina Faso a besoin du RSP, que sur le plan politique et démocratique, on a aussi besoin du RSP. Dans ces conditions, il est aussi difficilement compréhensible que des organisations de la société civile, plus ou moins majoritaires dans les organes de la transition, exigent encore la dissolution d'un corps militaire qui est bénéfique pour la nation. C'est tout de même assez incongru ! Que faut-il donc comprendre dans tous ces agissements ? Il reste quelques quatre mois à la transition pour prendre fin. Tous les acteurs impliqués dans le processus électoral sont engagés pour qu'il aboutisse afin de permettre au pays de retourner à une vie constitutionnelle normale.

Du reste, au moment où tous les pays s'organisent et se dotent de forces spéciales pour combattre le terrorisme, au Burkina Faso, on demande de dissoudre une force spéciale, l'une des plus spécialisées, mieux équipées et surtout mieux opérationnelles. C'est tout de même difficile à comprendre. Boko Haram est à nos portes ; les djihadistes sont également à nos portes. Puisqu'ils sont déjà en Côte d'Ivoire, au Mali et même au Niger. Il serait plus sage, en tout cas pour les Burkinabè, de traiter cette question du Régiment de sécurité présidentielle avec beaucoup de doigté. Parce que mal traitée, elle peut avoir des implications négatives sur la sécurité, la cohésion sociale et même la conduite de la transition.

La stigmatisation dont sont l'objet les éléments du RSP par une certaine opinion n'est pas non plus de manière à favoriser la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité. En effet, nulle part dans la Constitution, il est écrit que des militaires ne peuvent pas ou ne doivent pas assurer la sécurité du président du Faso. Du reste, en plus du président du Faso en tant qu'institution, le RSP protège les autres institutions. C'est dire qu'il constitue le garant de la démocratie. En outre, ce qui apparaît comme un rapport de force ne prédispose pas d'une cohésion saine entre forces de défense, surtout les mêmes éléments du RSP et la population civile.

Des propositions, contenues dans le rapport de la Commission de réflexion sur l'avenir du RSP, demandent de rebaptiser le Régiment et de lui ôter certaines missions afin de le rendre plus opérationnel. C'est tout de même assez suffisant !

Dabaoué Audrianne KANI

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