Ce temps doit être mis à profit pour apaiser les tensions, afin de repartir sur de bonnes bases. Le président Compaoré, on se souvient, disait dans un de ses discours, en 1991 : « Notre pays a connu une histoire particulièrement riche et extrêmement mouvementée, avec un cycle infernal d'instabilité et de lutte politique d'une dureté et d'une vie démocratique qui appellent, sans nul doute, à un apaisement entre les hommes, les forces politiques et sociales, pour opérer toutes les transformations législatives et institutionnelles qui ancrent la démocratie dans un socle solide ». Et d'ajouter : « de mon point de vue, la politique n'est ni la guerre civile, même verbale, ni la haine, ni l'outrance qui conduisent toujours à des dérapages aux conséquences incalculables qui ne servent, en définitive, ni le pays, ni la démocratie ».
L'homme qui connaît les vertus du dialogue ne pouvait que faire réfléchir les adeptes de : « nul n'est prophète chez soi ». Par cet acte, le président de tous les Burkinabè, après avoir pris connaissance des recommandations sur le processus d'opérationnalisation du Sénat, dans l'Etat de droit dans lequel la démocratie se bonifie constamment, vient de donner, par là, une leçon de sagesse à son peuple, toutes tendances confondues et se transforme en « échangeur ».
En effet, l'échangeur n'est pas là pour lui-même, mais sert à ceux qui l'empruntent. Et comme il le dit dans le journal « Marchés Africains », n°34, Burkina Faso : « il n'y a pas de mystère à maintenir sur de présumées intentions. Les seules intentions qui valent et qui me préoccupent, au stade actuel, sont et restent l'aboutissement de tous les engagements pris en 2010 face au peuple du Burkina Faso ».
Il y a donc lieu que les uns et les autres mettent de l'eau dans leur vin et placent l'intérêt du Burkina Faso avant tout intérêt personnel et égoïste. N'oublions surtout pas que tout acte qu'on pose est une facture qu'on honore.
Issiaka DABERE