Convocation du PM Zida par des soldats : La preuve que ce RSP est un danger pour l’Etat de droit

| 03.02.2015
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Convocation du PM Zida par des soldats : La preuve que ce RSP est un danger pour l’Etat de droit
© DR / Autre Presse
Convocation du PM Zida par des soldats : La preuve que ce RSP est un danger pour l’Etat de droit
Décidément, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a du mal à se conformer aux exigences de la République. Dans ce régiment, des Adjudants commandaient des Colonels au prétexte « que la fonction prime sur le grade », comme l'avait si bien reconnu un Colonel au cours du procès David Ouédraogo. Certains de ses anciens éléments de sinistre réputation menaçaient ouvertement des citoyens de ce pays en ces termes : si tu fais, on te fait et il n'y a rien. Ce régiment, c'est aussi une armée dans l'armée. Bref, le RSP sous Blaise Compaoré était hors contrôle et se permettait tout tant qu'il assurait les arrières du chef de l'Etat. Certains de ses éléments ou anciens éléments sont suspectés de crimes comme l'assassinat de Norbert Zongo (tous les suspects sérieux identifiés par la commission d'enquête étaient du RSP).


Puissamment équipé par Blaise Compaoré comptant en son sein les meilleures recrues de l'armée, très bien formées, le RSP semble utiliser sa force contre l'ordre républicain. Comment comprendre que des soldats lancent une convocation expresse à un Premier ministre fût-il des leurs, pour l'humilier et exiger qu'il nomme des personnes qu'eux estiment plus méritantes. Ils vont même jusqu'à proposer que l'ex-aide de camp de Blaise Compaoré soit promis chef de corps de leur régiment et que l'actuel soit nommé chef d'Etat-major particulier du président du Faso. Que font-ils de l'autorité du Président Kafando, chef suprême des forces armées durant cette période de transition. En fait, son avis ne semble pas compter aux yeux des soldats du RSP. Pire, tout le monde se tait. Est-ce le RSP qui dirige la Transition ? Par ces comportements, ils donnent raison à tous ceux qui exigent leur dissolution. Ils confirment qu'ils sont une menace pour la Transition et pour le retour à l'ordre constitutionnel. Le RSP ne peut pas continuer à défier la communauté nationale en toute impunité. Ceux qui donnent une telle image du RSP ne rendent pas du tout service à leur régiment. Ce ne sont certainement pas tous les éléments du RSP qui se comportent ainsi. Il doit y avoir des gens qui tirent les ficelles. Ces éléments du RSP sont des Burkinabè. Ils vivent parmi leurs frères et sœurs, leurs parents. Ce sont des Burkinabè comme tous les autres. Il faut savoir leur parler. Peut-être que les Officiers qui sont censés les commander se sont compromis ou ont intérêt à ce que ces pratiques d'une autre époque se perpétuent.

Ce qui s'est passé le 30 décembre n'est pas digne d'un corps d'élite comme le RSP. Si Zida a posé des actes contraires aux principes militaires, ce n'est une raison de faire pire que lui. Surtout en présence d'autres Officiers qui auraient assisté à cette scène d'humiliation. A cette allure, la Transition est en danger. Il faut que le RSP, pour une fois, aide le pays à surpasser les intérêts personnels et égoïstes. Pendant 27 ans, il a permis à Blaise Compaoré de « patrimonialiser » l'Etat et d'instaurer un pouvoir personnel. Il ne doit pas faire échouer la Transition en fragilisant le président de la Transition et son gouvernement. Toutes les bonnes volontés qui peuvent parler aux soldats du RSP doivent le faire. Tous les patriotes doivent aussi restés mobilisés pour servir de bouclier contre toute tentative de déstabilisation de la Transition. L'armée dans son ensemble doit être au service du peuple et non le contraire. Jusque-là, le RSP c'était l'armée de Blaise Compaoré. Mais Blaise Compaoré est parti et le Burkina ne doit pas sombrer dans le chaos parce que le RSP refuse de changer de comportement et de rentrer dans la République. Il faut que ça change de ce côté aussi !

B.O

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