Sall soutiendrait Blaise : vrai ou faux, c’est le cheveu dans la soupe

| 14.10.2014
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Sall soutiendrait Blaise : vrai ou faux, c’est le cheveu dans la soupe
© DR / Autre Presse
Sall soutiendrait Blaise : vrai ou faux, c’est le cheveu dans la soupe
L'info a meublé l'actualité burkinabè de fin de semaine dernière. Le président sénégalais, Macky Sall, d'après le très introduit magazine Jeune Afrique, aurait soutenu devant Annick Girardin, la Secrétaire d'Etat française au Développement et à la Francophonie, en visite à Dakar le 12 septembre, qu'il valait mieux laisser Blaise Compaoré se présenter au-delà de son mandat constitutionnel car il «contribue grandement à la stabilité de la sous-région et qu'il est par conséquent préférable de le laisser se représenter en 2015». Il n'en fallait pas plus pour que des voix s'élèvent (lire aussi Macky Sall aurait-il dit ça?) au Faso. Le samedi dernier, le chef de la diplomatie sénégalaise a tenu à faire un démenti.

Lire aussi : Présidentielle 2015 au Burkina Faso : « Macky Sall n'a jamais soutenu la candidature de Blaise Compaoré », selon Mankeur Ndiaye

Mais il y a lieu de se poser des questions sur les origines et les visées de cette ''fuite''. Jeune Afrique a-t-il fabriqué cette info qu'on présente comme une intox? A-t-il eu les tuyaux percés?

Jeune Afrique est quand même sérieux pour écrire des choses inexactes. Mais on a beau être très prudent... Donc, un démenti pourra appeler un autre démenti. C'est une polémique naissante, une bonne leçon pour le président du Faso: son histoire de référendum a quitté le Burkina pour s'exporter au Sénégal et dans la presse internationale. Ça va rajouter du délétère à l'atmosphère nauséabonde.Jeune Afrique ne va certainement pas laisser entamer sa réputation et voudra apporter la preuve.

Il a l'habitude de communiquer avec ses compaorétriotes à partir de l'extérieur ou à travers les médias internationaux. Avant cette affaire, c'est la révélation des résultats de l'autopsie de Salif Nébié qui étaient publiés dans le magazine panafricain.

On préfère confier son sort aux charlatans, au prix fort, alors que les bonnes vieilles recettes de grand-mère sont là, qui ne demande rien, sauf de la considération. A quelque chose, malheur est bon, comme on dit ici.

Tout est contre Blaise dans cette affaire de révision constitutionnelle. Il a tout essayé ou on a tout essayé pour lui: le débat sur le sujet avant la présidentielle de 2010, le CCRP, la médiation autosaisie, la médiation officieuse de Ouattara, le dialogue inclusif, le ballon d'essai de Jeune Afrique, etc., le passage demeure fermé.

Mais c'est parce qu'il est encore lucide qu'il hésite à opérer un passage en force qui pourrait définitivement sceller la paix au Faso. Il en a conscience et il en mesure la responsabilité. Car parmi ceux qui embouchent la trompète du référendum, en réalité, il y a de nombreux flibustiers qui veulent le couler. A quelle fin? Eux seuls le savent. Beaucoup sont de mauvaise foi. Ils tourneront vite casaque, lorsque la situation va virer au vinaigre. Eux, ils ont tout à gagner avec Blaise au pouvoir. Ils n'ont pas d'avenir en dehors. Il faut regarder leurs profils: ils sont autour de la mangeoire ou ''font l'œil'' pour se faire inviter de temps en temps. Mêmes les partis clopinant se réveillent subitement pour appeler au référendum, comme s'ils pouvaient mobiliser des voix. Mais Blaise est encore lucide. Dieu merci. Il sait qu'il est leur otage et prend le temps de pouvoir les dribbler à la dernière minute. Qui est fou? Si des présidents en exercice peuvent aller répondre devant la CPI, il faut éviter de se laisser tenter par le diable.

Mais pourquoi, diable, ces hommes qui se disent politiques, ne vont-ils pas à la conquête du pouvoir en demandant le suffrage du peuple pour en jouir de tous les privilèges et être responsables devant lui?! Ce mandat est celui de Blaise. C'est à lui seul de prendre la décision qui peut le faire rentrer dans l'histoire par la grande porte, la fenêtre ou à reculons.

«C'est normal qu'il y ait des débats, des divergences. Cela témoigne qu'il y a de la liberté dans le pays et aide même les dirigeants», a-t-il dit à Taipeh. Heureusement qu'il a compris la volonté des masses laborieuses qui lui veulent du bien et qui l'aident à prendre la bonne décision, en refusant le référendum.

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