Salifou Diallo en Côte d’Ivoire : «Il n’y a pas deux Premiers ministres» (dixit Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso)

| 07.06.2016
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Salifou Diallo en Côte d’Ivoire : «Il n’y a pas deux Premiers ministres» (dixit Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso)
© DR / Autre Presse
Salifou Diallo en Côte d’Ivoire : «Il n’y a pas deux Premiers ministres» (dixit Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso)
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est rentré le dimanche 5 juin 2016 de la 49esession ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est tenue à Dakar au Sénégal. Arrivé à Ouagadougou aux environs de 18h 45 minutes, le Premier des Burkinabè a fait le bilan de la conférence. Ce fut également l’occasion pour lui de donner des éléments de clarification concernant la visite de la délégation burkinabè, conduite par le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, en Côte d’Ivoire.


C’est désormais Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Libéria, qui est la présidente en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ; elle remplace Macky Sall, le président sénégalais. Marcel de Souza, le Béninois, prend la tête de la Commission, en lieu et place de Kadré Désiré Ouédraogo ; ainsi en ont décidé les chefs d’Etat. Dès son retour au pays le 5 juin, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a fait le bilan de la 49e session ordinaire de la CEDEAO aux hommes de médias.

D’entrée de jeu, le chef de l’Etat s’est prononcé sur l’état de santé de la CEDEAO. Pour lui, les cours du pétrole et des matières premières ont chuté. Cela a influé de manière importante sur le taux de croissance. La rencontre des dirigeants a permis de revenir sur le Tarif extérieur commun. Sur les 15 Etats, seuls 9 ont commencé à l’appliquer. A cette hésitation s’ajoutent les prélèvements communautaires, qui permettent à l’institution de fonctionner.

Malheureusement, constate le président, il y a des Etats qui, depuis plusieurs années, n’ont pas reversé ces prélèvements. Selon lui, faire vivre la CEDEAO passe par là, d’où les félicitations à l’endroit du Nigeria, qui a versé 50 millions de dollars comme contribution.

Lutte contre le terrorisme

Sur les questions sécuritaires, la nouvelle présidente en exercice, Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, a souhaité qu’une force régionale soit mise en place pour lutter contre le terrorisme. Mais concrètement aucune décision n’a été prise pour le moment. Pour mieux sécuriser le Burkina Faso, une partie des bataillons burkinabè déployés au Mali migrera plus près de la frontière. Une discussion a eu lieu à cet effet entre le président du Faso, le représentant des Nations unies à Dakar et son homologue malien. « Nous nous sommes mis d’accord pour que ces dispositions soient prises afin que nous puissions mieux sécuriser la frontière du Nord ».

S’il y a un fait qui a suscité beaucoup de commentaires, c’est la visite de la délégation burkinabè en Côte d’Ivoire. Doit-on croire que le Burkina Faso compte sur le pays d’Alassane Dramane Ouattara pour relancer son économie ? « Nous ne comptons pas sur la Côte d’Ivoire pour relancer l’économie du Burkina Faso. Nous sommes dans une zone intégrée. Nous sommes ensemble dans l’UEMOA, dans la CEDEAO. Il est évident, que nous devons travailler à ce que nos économies se supportent mutuellement ».

Revenant sur la délégation conduite par le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le président du Faso a déclaré qu’il est de son droit, parce que le Premier ministre avait un certain nombre de chantiers, de demander au président de l’Assemblée de conduire une délégation, car, quoi qu’on dise, c’est la deuxième personnalité de l’Etat. Pour illustration, il a pris l’exemple sur sa propre personne, lorsqu’il occupait le même poste.

« Moi-même, quand j’étais président de l’Assemblée, j’ai dû, au titre de la présidence, exécuter des missions au nom du président du Faso ». D’aucuns se demandent s’il y aurait deux Premiers ministres au Faso. « Il n’y a qu’un seul. Il n’y en a pas deux », a clarifié le locataire du palais de Kosyam. Se basant sur l’organisation de l’Etat, il a indiqué que lorsqu’il est absent, le Premier ministre ne peut pas voyager et vice-versa.

Forcément, estime-t-il, il faut qu’à un moment donné, les gens sachent que la séparation des pouvoirs, ce n’est pas des murailles de Chine. Et partant de là, ajoute-t-il, il est tout à fait normal qu’il demande au président de l’Assemblée de conduire une délégation. Sur la question, le président se veut clair : « Je voudrais rassurer les uns et les autres, qu’il n’y a pas deux Premiers ministres au Burkina Faso. Le président de l’Assemblée a sa mission. Le Premier ministre a la sienne. Nous ne sommes pas dans une muraille fermée. C’est pourquoi nous devons, dans la courtoisie républicaine, faire fonctionner l’Etat dans tous ses compartiments ». Sur le rapatriement du général de division Yacouba Issac Zida, le président du Faso a dit qu’ils n’en sont pas encore là.

Akodia Ezékiel Ada (Stagiaire)

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