Salif Diallo a raison de les traiter ainsi

| 27.11.2014
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Salif Diallo a raison de les traiter ainsi
© DR / Autre Presse
Salif Diallo a raison de les traiter ainsi
«Des griots d'hier de Blaise Compaoré rampent nuitamment pour venir au Mouvement du peuple pour le progrès»; «Des demandes d'adhésion au MPP s'annoncent déjà, mais nous allons rester vigilants et seuls les militants sincères seront acceptés après que les comités de base aient donné leur avis». Ce sont quelques-unes des phrases assassines que Salif Diallo, comme il sait bien le faire, a distillées, à l'endroit de militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qui ont l'intention ou qui, déjà frappent à la porte du MPP. On pourrait dire à ce propos que Salif Diallo a bien raison de les traiter de la sorte. S'il est effectivement avéré que des militants «sincères» du CDP frappent déjà aux portes du MPP.


En voici des gens qui, en effet, il n'y a même pas un mois, chantaient encore les louanges de Blaise Compaoré, vilipendaient les ténors et les agissements du MPP; qui disaient qu'on va réviser la Constitution et il n'y aura rien; qui appelaient au référendum ou qui demandaient à Blaise Compaoré de saisir l'Assemblée nationale et qui, aujourd'hui parce qu'ils estiment que le vent est en train de changer de direction, vont nuitamment frapper à la porte du parti contre lequel ils se battaient. Salif Diallo a bien raison. Car, des militants du genre, il faut bien s'en méfier. Ils ne connaissent aucune honte car, ils sont capables, au cas où ils n'auront pas les postes après lesquels ils courent, de retourner à leurs vieux amours. Non sans dire qu'au MPP y a pas de démocratie; que leurs préoccupations n'ont pas été prises en compte; que Salif est ceci ou cela, que Simon est comme-ci, comme-cela, etc.

La situation politique que le Burkina Faso est en train de vivre est une occasion véritable de clarifier certaines choses. Dont la moralisation de la vie politique. Certains de nos hommes politiques ont enterré la honte dans leur ventre. Si bien que l'on peut bien à propos se demander si nous avons jusque-là affaire à de vrais hommes politiques qui ont un véritable idéal? Ont-ils réellement des programmes de développement qui prennent en compte les aspirations des militants qu'ils drainent comme du «bétail», d'un parti politique à un autre? Apparemment non! Par contre, s'il y a un programme qu'ils doivent avoir, c'est bien celui de leurs propres intérêts. Ces comportements indignes de vrais politiciens, ces retournements brusques de veste alors que rien n'est encore joué ne peuvent s'expliquer que par ce seul fait.

Aussi, chaque Burkinabè, chaque militant doit prendre son destin en main, sans intermédiaire, et opter pour la formation politique qui prend véritablement en compte ses aspirations. Il ne doit plus être question, en tout cas pour ceux qui veulent, en toute âme et conscience, participer au développement de leur pays de se laisser conduire comme des «moutons de panurge». Car, c'est là que tout va se jouer. Il est aujourd'hui important, voire impératif de mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut. Le développement inclusif ne peut et ne doit être une affaire banale qu'il faut laisser aux mains de gens à la moralité douteuse.

La politique poursuit au moins un idéal; c'est un art et non un jeu tout simple où on va où on veut, quand on veut, au gré de ses humeurs et surtout, de ses intérêts. Les premiers responsables des formations politiques doivent savoir faire la différence entre ceux qui veulent développer et ceux qui veulent se développer et les traiter comme tel. Tout le monde y gagne.

Lire aussi : Salif Diallo à Bobo-Dioulasso: « Il y'a des griots d'hier de Blaise Compaoré qui rampent nuitamment pour venir au MPP »

Dabaoué Audrianne KANI

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