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Roch Marc Christian Kaboré: un président proche de son peuple

| 18.08.2016
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Roch Marc Christian Kaboré: un président proche de son peuple
© DR / Autre Presse
Roch Marc Christian Kaboré: un président proche de son peuple
Le talon d’Achille des présidents africains, c’est d’être loin de leurs peuples et donc des réalités. Leur proximité avec la masse se passe bien souvent par le biais des émissions télévisuelles spéciales pour redorer leurs images, donner des explications sur des faits graves à même d’inquiéter leur tranquillité, bref, des sorties médiatiques calculées et à dessein.

Cette proximité avec le peuple, affichée sur les plateaux de télévisions, sur les antennes de radios et dans les meetings aux moments cruciaux où le peuple est une belle jeune fille qui mérite des égards, les présidents africains n’arrivent pas à l’incarner sur le terrain, dans leur quotidien, sur les marchés, dans les rues et les bidonvilles, une fois les élections terminées. Ayant bénéficié de la caution des populations, ils n’ont souvent plus le temps. Les agendas sont chargés. Ils ne s’approchent de leurs concitoyens et ne communient avec eux que uniquement et pendant leurs campagnes électorales. Oui, ce n’est qu’en ce moment-là que les candidats présidents entreprennent encore la reconquête des électeurs. Ainsi, les présidents impopulaires durant des années se glissent peu à peu dans la peau de candidats proches des populations et accostables. Du coup, ils redeviennent amoureux de leurs peuples.

Il faut se le redire: pendant les campagnes, serrer quelques mains et discuter avec quelques sympathisants, prendre dans les bras un bébé, un bain de foule bien filmé par les caméras deviennent indispensables. Dans le besoin, les présidents habituellement pressés et encerclés par leurs services de sécurité trouvent et prennent le temps d’échanger quelques mots, de se faire prendre en photo avec qui le leur demande.

Mais, durant leurs mandats ils ne passent plus quelques heures dans une ville. Quand ils y passent, ils vont à une si vive allure qu’on a l’impression qu’ils ne veulent plus rencontrer les électeurs avec qui ils prenaient des photos ensemble. Comme de vrais amis. Une hypocrisie doublée de démagogie savamment orchestrée. En fait, cet amour saisonnier a pour objectif de donner l’occasion aux équipes des élections d’œuvrer à déconstruire peu à peu l’image d’un président inaccessible, au profit d’une image bien plus abordable et facile d’accès.

Tout est mis en œuvre pour paraître proche du peuple, quand bien même ils se moquent éperdument du peuple. C’est ce que faisaient Blaise Compaoré et ses équipes de campagne.

Oui, les hommes de pouvoir ont tendance à développer une certaine forme d’austérité, de froideur, de mépris, de négligence, dû à leur rang. Mais ce n’est pas le cas du président Roch Marc Christian Kaboré. Heureusement. De plus en plus, il montre qu’il a un cœur compatissant, qu’il peut se tromper, et, dans ce cas, il présente ses excuses à l’opposition. Il rend régulièrement compte au peuple de toutes ses missions effectuées surtout à l’extérieur du Burkina. Le 15 août dernier, il a rendu visite aux sinistrés des dernières inondations. Il leur a apporté soutien et réconfort. Les 16 et 17 août, il était en Guinée Equatoriale pour une visite d’amitié et de travail. En réalité, il est allé s’enquérir des conditions de séjour de ses compatriotes, surtout que certains ont des problèmes dans la zone. Ne serait-ce que ces actes-là, il faut avoir le courage et l’honnêteté de dire, «Chapeau monsieur le président!»

Car pour ceux qui ont une mémoire d’éléphant, ces choses-là n’étaient pas monnaie courante il y a de cela quelques années. Ce sont les ministres qui étaient plutôt envoyés en missions pour témoigner de la compassion du président. Alors, même si on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il a de grandes oreilles et qu’il court bien! Très sincèrement.

Théophile MONE

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