Roch Kaboré : « L’aide budgétaire avec la France est un acquis »

| 11.04.2016
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A l’issue de la rencontre avec le Président François HOLLANDE le mardi 5 avril 2016, Roch Marc Christian KABORE s’est rendu à la place Beauvau, siège du ministère français de l’Intérieur où il a eu un échange avec le ministre Bernard CAZENEUVE. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
© Leonard Bazié / Présidence
A l’issue de la rencontre avec le Président François HOLLANDE le mardi 5 avril 2016, Roch Marc Christian KABORE s’est rendu à la place Beauvau, siège du ministère français de l’Intérieur où il a eu un échange avec le ministre Bernard CAZENEUVE. Photo d'archives, utilisée à titre d'illustration
A l’issue de sa visite (du 5 au 7 avril 2016) à Paris, le président du Faso a dressé le bilan de ses différents échanges avec les catégories socioprofessionnelles de ce pays. Son diagnostic : c’est un séjour positif. Car que ce soit au niveau sécuritaire, économique et de l’aide budgétaire, le Burkina Faso a trouvé des oreilles attentives en France.


Que peut-on retenir, en termes de bilan, à l’issue de ces 72 heures de visite ?

Le bilan est satisfaisant et positif. Parce que premièrement, nous avons eu l’opportunité d’avoir des échanges avec tous les acteurs français, échanges au cours desquels des questions importantes ont été débattues : sécurité, économie, finances. Pour la sécurité, c’est dans le sens de la formation et de l’appui de nos forces de l’ordre pour lutter contre le terrorisme. Ce qui nous a permis de clarifier la question du GIGN. Nous nous sommes inscrit en faux contre cette manière cavalière d’annoncer les choses, mais aussi, avons eu la précision qu’il s’agit de 2 techniciens qui viendront appuyer nos forces de défense (formation et renseignement). Pour le volet économique, vous avez constaté que nous avons signé une convention de financement de 30 millions d’euros qui doivent permettre de renforcer les capacités de l’ONEA en eau, à Bobo et à Ouaga. Il y a eu aussi, l’aide budgétaire qui devra nous permettre de boucher le déficit que nous connaissons aujourd’hui, et nous avons demandé à la France d’être notre porte-parole au niveau européen.

La France s’est engagée à le faire, mais cette aide budgétaire reste à définir. Nous avons aussi rencontré, le Premier ministre, qui était venu à Ouaga, et avec lui, il a été question de la mise à disposition de matériels techniques pour nos forces de l’ordre. A terme, nos forces de l’ordre doivent être opérationnelles. Une mission française sera au Burkina, d’ici à la fin du mois, pour voir avec la gendarmerie et la police, ce qu’il convient de faire concrètement.

Au parlement, avec la Commission des affaires étrangères, ce fut un moment très important. Au total, il s’agit aussi de rassurer que la destination Burkina est sécurisée : hommes d’affaires, parlementaires ont été rassurés. Des deux côtés, il doit pouvoir y avoir la naissance de joint-venture pour un partenariat gagnant-gagnant. Partout où nous sommes passé, on a eu de bons échos.

Et à l’UNESCO et à l’OIF ?

RK : Au niveau de l’UNESCO, les discussions ont été fructueuses. Nous avons d’abord, demandé à l’UNESCO de rétablir son prix au FESPACO, même s’il intervient ailleurs, pour d’autres prix. Nous avons également demandé à l’UNESCO, un appui aux 4 200 enseignants. Sur ces 2 points, nous avons été entendu. Des aides en NTIC nous sont promises, que ce soit au niveau des enseignants qu’à celui des élèves.

A l’OIF, nous avons été aussi satisfait. Car autant au niveau de l’Etat français, un appui sera fait à l’Agence nationale du renseignement, autant l’OIF souhaite nous apporter son soutien au niveau du Haut conseil pour la réconciliation nationale. Des expertises sont disponibles à cet effet. Nous avons marqué notre accord.

A combien se chiffre à peu près cette aide budgétaire ?

Nous n’avons pas une idée de cette aide budgétaire, puisque ladite aide sera appréciée, d’accord parties. Je pense que le Ministère des finances prendra les dispositions nécessaires. Le déficit de départ à notre arrivée au pouvoir, était de plus de 300 milliards de FCFA. Et nous avons, en discussion avec le FMI, ramené ce déficit en-dessous de ces 300 milliards. Ce qui équivaut à un taux de 3,5% du PIB. Il faut combler maintenant ce déficit. Mais, ce qui est important, c’est que le principe de cette aide budgétaire est acquis.

Propos recueillis à Paris par
ZDZ

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