Principal plat de résistance de cette réunion au ''Salon Murat'' burkinabè : l'introduction d'un projet de loi portant révision de l'article 37, selon l'esprit et la lettre de l'article 164 de la constitution.
Le n° 1 Burkinabè a choisi enfin, de décider du sort de l'article 37 par voie parlementaire, et quoi de plus frappant psychologiquement, que de le faire lors d'un conseil de ministres extraordinaire. Sinon, déjà dès le premier conseil consécutif à son retour de Taipei, tenu il y a 48 heures, l'idée circulait déjà. Mais, il fallait marquer le coup autrement.
Enfin, la météo politique burkinabè s'éclaircit un peu ; même s'il est trop tôt d'avancer quoique ce soit, cette décision d'emprunter le chemin de l'hémicycle pour toiletter l'article 37 n'est pas nouvelle. En fait, c'était la voie naturelle et «normale» pour ce genre de liftingde la loi fondamentale, pour peu qu'on torde le cou à l'article 49. Mais compte tenu du fait que cette route est «dangereuse» pour cause de manque de députés pour adopter un tel projet, le pouvoir en place avait donc envisagé de consulter directement le peuple.
Problème : une bronca populaire, et même une clameur sourde (pour le moment) venant de l'extérieur semblent avoir (définitivement ?) contraint le gouvernement à ce retour à la normale : l'Assemblée nationale.
Ainsi donc, Blaise a décidé de faire recours à l'article 164 de la constitution qui stipule en son alinéa 3 que «Toutefois, le projet de révision est adopté sans recours au référendum, s'il est approuvé à la majorité des trois quarts (3/4) des membres du parlement, convoqués en congrès par le président du Faso. Le bureau du congrès est celui de l'Assemblée nationale».
Les Burkinabè attendaient que le chef de l'Etat parle après l'échec programmé du dialogue politique qui a fait flop, le 6 octobre dernier. Ce sera vraisemblablement chose faite, ce matin. Blaise va donc s'exprimer via ce conseil extraordinaire.
Blaise va enfin sortir, clairement du bois, car on voit mal, s'il n'est pas intéressé par un 3e bail, pourquoi s'obstinerait-il à vouloir coûte que coûte, déverrouiller l'article 37 ? Le 12 décembre 2013 à Dori, on disait toujours qu'il était sibyllin au sujet de cet article. A présent, il a affiché clairement ses intentions.
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana