Représentation politique des femmes : La difficile équation du quota genre

| 17.12.2013
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Représentation politique des femmes : La difficile équation du quota genre
© DR / Autre Presse
Représentation politique des femmes : La difficile équation du quota genre
Quelle analyse peut-on faire de la loi sur le quota genre appliquée pour la première fois au Burkina lors des élections de 2012 ? Pour répondre à cette question, le National democratic institute (NDI), en partenariat avec le comité de suivi de la mise en œuvre de ladite loi, a mené une étude y relative. Les résultats sont présentés les 16 et 17 décembre à Ouagadougou au cours d'un atelier qui devra également permettre de réfléchir aux mécanismes pour renforcer ce cadre législatif et promouvoir l'équité dans les sphères politiques.

Comment l'administration électorale a-t-elle réussi à mettre en œuvre la loi sur le quota ? Comment les partis politiques ont-ils constitué les listes de candidatures, dans l'optique de se conformer à cette législation ? Comment la société civile a-t-elle suivi les processus et surtout, quelles sont les leçons tirées de cette première expérience ? C'est sûr, au lendemain des élections couplées de 2012, les réponses à ces différentes questions intéressent plus d'un Burkinabè curieux d'avoir des informations sur l'organisation même des élections dans notre pays. L'intérêt pourrait être encore plus grand chez les acteurs de la lutte pour l'application de la loi sur le quota genre votée en 2009 par l'Assemblée nationale et dont la disposition majeure est la «fixation d'un quota d'au moins 30% au profit de l'un et de l'autre sexe aux élections législatives et aux élections municipales».

C'est pour donc éclairer la lanterne des uns et des autres sur toutes ces préoccupations qui sont réunis, les 16 et 17 décembre au CBC à Ouagadougou, de nombreux représentants de partis politiques, d'organisations de la société civile ainsi que bien d'autres personnes-ressources impliquées dans l'organisation et la supervision des élections. «Le cadre qui est offert ces deux jours aux principaux acteurs est destiné à faire le point, à aller au-delà des constats et à s'interroger», a en effet indiqué la représentante résidente du NDI au Burkina, Aminata Faye Kassé, à l'ouverture de la rencontre le lundi 16 décembre 2013.

A l'entendre, les nombreuses initiatives entreprises par sa structure et ses partenaires dans le but d'optimiser l'application de la loi ont donné des résultats mitigés. «A la suite des élections nous avons tous constaté que le taux de représentation des femmes à l'Assemblée nationale a augmenté, passant de 15% à 18% ; par contre, au niveau local, le taux de représentation des femmes a chuté, passant de 36% à 21%», a-t-elle relevé. Face à un tel constat, le ministre de l'Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougma, qui a présidé l'ouverture de l'atelier, dira, quant à lui que, «les femmes sont de bonnes électrices mais des efforts restent encore à faire concernant leur responsabilisation».

A cet effet, il a suggéré qu'un travail de sensibilisation soit mené à la base pour que les femmes acceptent assumer les responsabilités car, a-t-il laissé entendre : «une loi n'est pas une baguette magique».

Pour Aminata Faye Kassé, il faut vite trouver donc des mécanismes additionnels pour faciliter l'application de la loi sur le quota lors des échéances à venir. C'est aussi ce à quoi devront s'atteler les participants à cet atelier en menant des réflexions de fond pour dégager des perspectives en vue de renforcer le dispositif normatif. Plaçant sa confiance sur les expériences des uns et des autres pour réussir cette importante mission, la représentante du NDI n'a pas manqué de traduire sa gratitude à la Coopération suédoise qui a soutenu le programme dans lequel s'inscrit la présente rencontre. Le représentant de l'ambassade de Suède, François Landiech, s'est réjoui du partenariat entamé depuis 2005 avec le NDI et qui aura permis d'engranger de nombreux acquis dans la promotion du genre. Cependant, il a annoncé le retrait de sa structure du programme en 2016 pour faire place à d'autres PTF.

Tout en réaffirmant la disponibilité de son département à accompagner les femmes dans la lutte pour plus d'équité et d'égalité, le ministre Jérôme Bougma a également salué l'extraordinaire œuvre du NDI et de tous ses partenaires pour le renforcement des capacités des acteurs politiques.

Alima Koanda

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