Dans le but de renforcer la coexistence pacifique entre les populations et de créer les conditions favorables à la réalisation des objectifs communs de développement socio-économique, les régions du Centre-Est, du Centre-Sud et de l'Est du Burkina Faso et celles de Upper East du Ghana et des Savanes du Togo organisent depuis six ans, des rencontres tripartites de renforcement des rapports de bon voisinage. La rencontre de Tenkodogo qui fait suite à celle tenue du 9 au 12 octobre 2013 à Dapaong au Togo, s'est déroulée sous le thème: «Enjeux et défis de la coopération transfrontalière tripartite Burkina Faso-Ghana-Togo dans un contexte sous-régional en pleine mutation». Les autorités administratives des régions participantes ont saisi l'opportunité pour échanger sur les problèmes actuels, notamment la mise en œuvre du Poste de contrôle juxtaposé (PCJ) de Cinkansé qui concerne principalement la région du Centre-Est (Burkina Faso) et celle des Savanes (Togo). Trois commissions à savoir, la commission : sécurité, environnement, libre circulation des personnes et des biens ; la commission : affaires sociales, culturelles et sportives et la commission : affaires économiques, se sont penchées sur les principales préoccupations communes que vivent les cinq régions.
Vers une existence juridique
Il s'agit entre autres des défis et perspectives pour le renforcement de la coopération transfrontalière, des actions de développement socio-économiques menées par les services techniques, la libre circulation des personnes et des biens et des liens d'amitié entre les populations. Le gouverneur de la région hôte de la 5e rencontre tripartite inter-régions, le colonel Ousmane Traoré a souligné la pertinence et l'utilité du cadre de concertation. Il a aussi relevé la régularité de l'organisation des rencontres de façon rotative dans les régions concernées, et l'engouement qu'elle a suscité avec l'adhésion en 2011 de la région du Centre-Sud et celle de l'Est en 2015.
Le ministre burkinabè de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), le colonel Auguste Denise Barry a, dans son adresse aux participants, salué la vision qui a prévalue à la création de ce cadre de concertation entre les 3 pays que sont le Ghana, le Togo et le Burkina Faso à travers leurs régions voisines respectives. «C'est un cadre de concertation qui, à l'évidence, permet de discuter des questions et des problématiques majeures qui dimensionnent la vie de nos Etats et particulièrement au niveau des régions frontalières. Des petits pays comme les nôtres ne peuvent en définitive s'en sortir qu'en mettant ensemble leurs efforts», a souligné Auguste Denise Barry. Les délégations ont, au terme des travaux, marqué leur accord pour l'intégration formelle de la région de l'Est, jusque-là observateur du cadre. Ils ont, en outre, souhaité la participation comme observateurs, les régions du Centre-Ouest au Burkina Faso, Upper-West et North au Ghana, en vue d'une gestion concertée des préoccupations des populations le long des frontières communes dans un esprit de fraternité. Dans le communiqué final de la 5e rencontre tripartite transfrontalière, signé par les premiers responsables des régions concernées, les délégations ont relevé l'impérieuse nécessité de l'élaboration d'une convention consacrant l'existence juridique du cadre de concertation tripartite entre les régions. Il a été également décidé de la mise en place d'un comité permanent de suivi des recommandations formulées lors des différentes rencontres en vue de leur mise en œuvre effective par toutes les parties concernées, et souhaité que les autorités des 3 pays procèdent dans des délais raisonnables, à l'affirmation des frontières et à la matérialisation du point triple entre le Burkina Faso, le Ghana et le Togo.
Bougnan NAON
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