Remous au Burkina Faso : Coup d’Etat ou énième saute d’humeur du RSP ?

| 17.09.2015
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Remous au Burkina Faso : Coup d’Etat ou énième saute d’humeur du RSP ?
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Remous au Burkina Faso : Coup d’Etat ou énième saute d’humeur du RSP ?
Certes Dame rumeur «cette déese a cent bouches» affirmait qu’il n’y aurait pas d’élections le 11 octobre, parce qu’on a exclu des Burkinabè et qu’on veut donner le pouvoir à un parti.

Certes, on a entendu lancer ex-cathedra que même «le 10 octobre, il y aura un coup d’Etat».

Mais nombreux étaient ceux qui mettaient toutes ces vaticinations apocalyptiques sur le coup des chicaneries politiques entre l’ex-majorité et les autres partis.

Hier, 16 septembre, aux environs de 15 heures, soudain, la nouvelle tombe drue et se répand comme une trainée de poudre : le président Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, et les ministres Augustin Loada et RénéBagoro étaient arrêtés ou plutôt séquestrés par le RSP.

Pour quelles raisons ? Est-ce la remise du rapport de la Commission de réconciliation nationale qui en est le casus belli ? Un rapport qui stipule clairement qu’il faut dissoudre le RSP.

Ou est-ce l’équipement d’un autre corps d’élite à Bobo d’armes performantes par les Etats-Unis qui déplaît au RSP ?

On ne le sait pas mais, cette énième intrusion tonitruante du RSP dans la marche de la République est inacceptable, d’autant plus qu’au dernier en date de l’accès de fièvre entre le RSP et le Premier ministre Zida, fin juin, un collège de sages avait réussi à diviser la poire en deux et CahinCahan, on cheminait vers l’échéance électorale.

Beaucoup croyaient surtout qu’après les sautes d’humeur du 30 décembre 2014, 2 février 2015, et le vrai-faux coup d’Etat du 28 juin 2015, chacun avait compris que le salut du Burkina était de renouer avec une vie constitutionnelle normale.

On avait des appréhensions et lorsque le président du CDP Eddie Komboigo a déclaré que sans le CDP, il n’y aura pas d’élections, on avait mis cela sur le coup de la colère consécutive à son recalage ; Mais lorsque hier sur France 24, Léonce Koné a entonné la même antienne en saluant presque ce coup de Jarnac contre la République, on s’est posé des questions. Jusqu’à hier tard dans la nuit, la haute hiérarchie militaire et le RSP étaient en conclave. On susurrait même que le colonel BoureimaKiéré n’était pas là lorsque les hostilités se sont déclenchées.

Sur quoi discute-t-on ? Quelles sont les revendications matricielles du RSP ? Que sont devenus le président Kafando, son PM et les autres ?

Est-ce un coup d’Etat ? Pourquoi y a t-il pas de pronunciamiento ? Qui est à la baguette ?

Autant de questions sans réponses, à l’heure où nous bouclons dans un Ouagadougou désert où les tirs de la mitraillette trouait la nuit.

La rédaction

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