Qui de Zida ou du RSP s’amuse avec la transition ?

L'EXPRESS DU FASO | 02.07.2015 — Modifié le 02.07.2015 à 03:56

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« Mouvement d'humeur au RSP suite à l'audition de trois officiers, et non des moindres par la gendarmerie nationale lundi : le Chef de Corps Lieutenant-colonel Céleste Joseph Coulibaly, les capitaines Dao Abdoulaye et Kaboré Flavien. Auditions de 12 h à 16 h 30 sur la base d'une rumeur non-fondée de projet d'arrestation du PM à son retour de Taiwan. Fait imaginaire. La troupe indignée du harcèlement permanent de certaines autorités de la transition et des OSC à leur solde a manifesté un ras-le-bol par des remous assez vite maîtrisés par les premiers responsables. Des tirs en l'air pour créer la zizanie ont été entendus, occasionnés par des éléments proches du PM Zida qui ont vite été maîtrisés sans violence par leurs frères d'armes ». C'est ce qu'on pouvait lire sur la page Facebook du RSP. Message publié aux environs de 4 heures du matin.

Analyse

1 – Il y a donc bel et bien eu des auditions. Les concernés : le chef de corps du RSP, Céleste Coulibaly, et les capitaines Dao Abdoulaye et Kaboré Flavien. Raison : projet d'arrestation du Premier ministre à son retour de Taiwan. Vrai ou faux. Au RSP on dit : « rumeur non-fondée », « fait imaginaire ».

2 – Il y a bel et bien eu mouvement d'humeur. Raison : « troupe indignée du harcèlement permanent de certaines autorités de la transition et des OSC à leur solde ». Qui sont donc ces autorités de la transition et ces OSC qui « harcèlent » la troupe. Depuis le début de la transition, Isaac Zdia n'a jamais été en odeur de sainteté avec le RSP. Au sein duquel il avait d'abord fait des nominations très vite rejetées par la troupe. S'en étaient suivies des manifestations d'humeur dont un conseil des ministres qui n'a pas eu lieu parce qu'il craignait pour sa sécurité. Ensuite, il ne cachait pas du tout son intention de dissoudre purement et simplement le régiment dont il est issu et grâce au soutien duquel il est aujourd'hui un acteur principal de la transition. Enfin, après le rapport de la commission mise en place par le président Michel Kafando pour réfléchir sur l'avenir du RSP, il soutient devant le Conseil national de transition que le RSP ne sera pas dissout.

Mais curieusement, au cours d'une conférence de presse le 22 juin dernier des OSC, sans doute celles « qui sont à sa solde ? », notamment le Balai citoyen ont réclamé la dissolution du RSP. Contredisant ainsi le PM. Avaient-elles déjà des infos ou est-ce « ce harcèlement permanent » ?

3- Il y a bel et bien eu tirs en l'air. Les auteurs : « des éléments proches du Premier ministre qui ont vite été maîtrisés par leurs frères d'armes », selon le RSP. La raison : « Pour créer la zizanie », toujours selon le RSP.

4 – Zones d'ombre. Qui sont ces éléments que « leurs frères d'armes ont vite maîtrisés » dont les identités sont encore méconnues alors qu'en les publiant, on rassurait davantage ? Est-ce les mêmes, proches du PM qui ont informé du « projet de son arrestation » ? Pourquoi, depuis ce temps, du côté du gouvernement, notamment du Premier ministère, on hésite à communiquer sur la question ?

Finalement, entre Zida et le RSP qui joue au blocage ? Qui ne dit pas la vérité et qui joue avec la transition ?

Dabaoué Audrianne KANI