Quand IBRIGA s’assoie sur la charte !

| 13.02.2015
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7 Février 2015 - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi matin à Ouagadougou pour demander la dissolution de la garde présidentielle, qui a provoqué cette semaine une courte crise politique en réclamant la démission du Premier ministre. Le meeting, à l'appel de la société civile, a rassemblé moins de monde qu'espéré par les organisateurs. Il s'est tenu sur la très symbolique place de la Révolution, l'un des principaux lieux de contestation à l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue fin octobre après 27 ans de règne. Photo : Luc Marius IBRIGA
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7 Février 2015 - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi matin à Ouagadougou pour demander la dissolution de la garde présidentielle, qui a provoqué cette semaine une courte crise politique en réclamant la démission du Premier ministre. Le meeting, à l'appel de la société civile, a rassemblé moins de monde qu'espéré par les organisateurs. Il s'est tenu sur la très symbolique place de la Révolution, l'un des principaux lieux de contestation à l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue fin octobre après 27 ans de règne. Photo : Luc Marius IBRIGA
Comment analyser autrement ces comportements quand on observe qu'il foule aux pieds la Charte de la Transition sur laquelle il est assis puisque celle-ci prône l'inclusion ; ce qu'il refuse. Violation de la Constitution pour violation de la Constitution, comment doit-on qualifier ses propos ?


En vérité, il y a longtemps qu'il a compris, avec certains de ses camarades, que les élections prochaines vont désavouer avec fracas les violences meurtrières et gratuites de la fin du mois d'octobre 2014 qui ont poussé Blaise COMPAORE à démissionner avec l'espoir de faire baisser les tensions et de préserver la paix et la quiétude sociale. Au lieu de cela, on sait que le pays est allé vers le chaos et évolue vers des violences autrement plus graves avec la politique d'exclusion et de stigmatisation prônée par certains caciques de la Transition pour s'assurer les premiers rôles après les scrutins de fin d'année qui devront sonner le glas de la Transition.

Que ne feraient pas nos intégristes de l'alternance pour conserver un pouvoir qu'ils ont arraché au prix de multiples violences ! Mais il faudra avoir à l'esprit que les exclusions nourrissent les rancœurs, lesquelles peuvent servir de carburant à des violences de toutes sortes. Les évènements des 30 et 31 octobre sont encore tout frais dans les mémoires et peuvent inspirer plus d'un ; et dans le sens contraire. Il ne faut ni tenter le diable, ni inciter certains à vouloir prendre leur revanche. Il faut donc dès à présent mettre le holà à tous les apprentis dictateurs et tous ceux qui veulent utiliser la courte échelle de l'exclusion pour forcer le suffrage universel.

Il faut croire que la vie politique nationale sera désormais rythmée par le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Même à ses dépens et malgré certains acteurs de la scène politique que la seule évocation de son nom met dans tous leurs états. Le moindre de ses faits et gestes est effectivement amplifié par ses contempteurs, au point qu'on les soupçonne de ne plus avoir le sommeil et de fourbir contre lui les pires coups de Jarnac pour tenter de le désarçonner et de se rassurer eux-mêmes.

Fait curieux, les plus déterminés de ses adversaires ne viennent pas du milieu politique comme on devrait s'y attendre mais des organisations de la société civile, celles-là même qui devraient être le réceptacle du projet de réconciliation nationale inclusive et qui devrait imposer la paix des braves aux politiques et ouvrir à notre pays des perspectives d'un retour à la paix, à la stabilité et à une démocratie où chacun de ses fils aura sa place. C'est sérieusement à ne rien comprendre, ce qui laisse augurer des dérapages qui pourraient conduire à des drames dans un futur plus ou moins lointain. Mais certainement plus proche qu'on ne le croit si on n'y prend garde.

A écouter ces messieurs, en l'occurrence, celui qui s'est octroyé le poste juteux et convoité de « Monsieur Propre », Luc Marius IBRIGA pour ne pas le nommer, tout devrait être mis en œuvre pour faire taire tous les partisans de l'ex-Majorité et exclure leurs ténors des prochaines consultations électorales au motif qu'ils ont soutenu « une violation » de la Constitution pour avoir souhaité l'aboutissement du projet de révision de son Article 37. Bien pire, Monsieur réclame ni plus, ni moins en des termes orduriers qui lui collent à la peau, de balayer « les ordures » qui restaient après la chute du régime. La violence des propos, rapportée au niveau intellectuel de l'individu, laisse entrevoir un triste personnage en butte à des conflits internes qui le disqualifient de toute responsabilité publique.

Comment analyser autrement ces comportements quand on observe qu'il foule aux pieds la Charte de la Transition sur laquelle il est assis puisque celle-ci prône l'inclusion ; ce qu'il refuse. Violation de la Constitution pour violation de la Constitution, comment doit-on qualifier ses propos ?

En vérité, il y a longtemps qu'il a compris, avec certains de ses camarades, que les élections prochaines vont désavouer avec fracas les violences meurtrières et gratuites de la fin du mois d'octobre 2014 qui ont poussé Blaise COMPAORE à démissionner avec l'espoir de faire baisser les tensions et de préserver la paix et la quiétude sociale. Au lieu de cela, on sait que le pays est allé vers le chaos et évolue vers des violences autrement plus graves avec la politique d'exclusion et de stigmatisation prônée par certains caciques de la Transition pour s'assurer les premiers rôles après les scrutins de fin d'année qui devront sonner le glas de la Transition.
Il ne fait pas de doute que l'accueil mitigé, pour ne pas dire plus, que la nouvelle majorité imposée par la Charte de la Transition a rencontré auprès des populations de l'intérieur et même dans les centres urbains est à l'origine de cette poussée de fièvre contre le CDP. On a la nette impression que ses éminents membres que sont le MPP et l'UPC sont rentrés très déconfis de leur tour de chauffe qui devait leur permettre de capitaliser les retombées de leur prise du pouvoir. Le message reçu a été tout sauf celui attendu d'où la nécessité d'en remettre une couche sur la stratégie de démantèlement de l'ancien pouvoir. C'est cela qui explique ces appels à sanctionner les caciques de l'ancien régime avec la prise de mesures devant les écarter des prochains scrutins. Tout simplement dans la lignée de la pensée qui a présidé à refuser la modification de l'Article 37 de la Constitution : imposer l'alternance au peuple en le privant de la possibilité d'élire des personnalités auxquelles il ferait confiance. Même si pour cela il faut s'asseoir sur ses propres engagements et fouler aux pieds le sacro saint principe de l'inclusion exigée par tous pour donner au pays la chance de sortir de la crise par le sommet. Que ne feraient pas nos intégristes de l'alternance pour conserver un pouvoir qu'ils ont arraché au prix de multiples violences ! Mais il faudra avoir à l'esprit que les exclusions nourrissent les rancœurs, lesquelles peuvent servir de carburant à des violences de toutes sortes. Les évènements des 30 et 31 octobre sont encore tout frais dans les mémoires et peuvent inspirer plus d'un ; et dans le sens contraire. Il ne faut ni tenter le diable, ni inciter certains à vouloir prendre leur revanche. Il faut donc dès à présent mettre le holà à tous les apprentis dictateurs et tous ceux qui veulent utiliser la courte échelle de l'exclusion pour forcer le suffrage universel.

Le programme est donc tout tracé, le CDP ne devra attendre aucun cadeau et devra se battre sur tous les plans pour espérer participer loyalement au scrutin et reconquérir le pouvoir qui lui a été volé. Cela suppose qu'il s'en donne les moyens par une stratégie mûrement réfléchie et des moyens à la hauteur de ses ambitions. On le sait, les militants attendent de pied ferme et sont prêts à « mouiller le maillot ». Il appartient à la direction du parti de conduire la bataille avec esprit de suite.

Cela suppose une détermination à aller au charbon sans se laisser ni émouvoir par les menaces venant d'en face, ni divertir dans des querelles intestines dont certaines sont suscitées à n'en pas douter par les mêmes adversaires de l'extérieur. A cet effet, comment comprendre que des responsables du parti trouvent des excuses aux violences faites à certains d'entre eux au prétexte que ceux-ci n'avaient pas de bonnes relations avec leurs voisins qui auraient pu les sauver ? De telles réactions sont à condamner avec énergie car non seulement rien, absolument rien ne peut justifier la violence en politique, mais en plus c'est faire preuve d'un manque de solidarité avec les suppliciés de son propre camp et d'un nanisme politique qui ne dit pas son nom. La base étant restée mobilisée, il est impérieux que la direction se mette à la hauteur des enjeux et privilégie la solidarité, la collégialité et l'intérêt supérieur du parti et du pays.

Cheick AHMED
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