Malgré les appréhensions légitimes des autorités gouvernementales sur d'éventuels débordements, la manifestation s'est surtout déroulée dans l'ordre et le calme. Toute chose qui montre que la violence et les casses que l'on redoutait tant pouvaient être exorcisées, pour peu que chacune des parties s'engagent à jouer sa partition. Le Chef de file de l'opposition politique, qui a suffisamment préparé ses militants et sympathisants, peut être fier de voir ses consignes bien suivies. Dans le camp d'en face, ni la police, ni les autres forces de l'ordre, encore moins les militants du parti présidentiel n'ont cédé à la moindre provocation.
Et cela est tout à l'honneur du président Blaise Compaoré qui, malgré les critiques dont il est l'objet par ses anciens camarades, se montre tout à fait fair-play. Ailleurs, on aurait vu interdire la manifestation ou encore ordonner à la police de charger des manifestants. Mais samedi dernier, rien de tout cela ne s'est produit. Le processus d'alternance désormais rendu possible par la Constitution actuelle du Burkina vient de franchir une belle étape. Reste maintenant à maîtriser les vieux démons pour que la barque arrive à bon port et sans dérapages.