PRESIDENTIELLE 2015 : Blaise tombe le masque, dangers à l’horizon

| 12.12.2013
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PRESIDENTIELLE 2015 : Blaise tombe le masque, dangers à l’horizon
© DR / Autre Presse
PRESIDENTIELLE 2015 : Blaise tombe le masque, dangers à l’horizon
Oscar Onyema, le directeur général du NSE (Nigerian Stock Exchange), est aujourd'hui l'un des défenseurs d'un marché financier intégré en Afrique de l'Ouest, un élément essentiel selon lui, pour le développement du marché financier nigérian. Il a présenté à l'agence Ecofin sa vision de ce développement, à l'occasion du sommet de l'Africa Securities Exchange Association à Abidjan.

 

Je pense que je rêve. Si, si je rêve. Pourtant, c'est la réalité. J'ai appris que Blaise est finalement partant en 2015. En tout cas, le bout de journal que j'ai récupéré dans une poubelle me convainc que le « Blaiso » a tombé le masque. « Pourquoi voulez-vous que lorsque le peuple a un président qui lui apporte la stabilité [...], ce peuple choisisse de le faire partir comme ça ? » Voilà ce que notre président déclarait à l'extérieur. Quant au peuple dont il parle, je ne sais pas à qui il fait allusion. Moi, en tout cas, j'ai mon idée : il parle des Raspoudine, des populations analphabètes vers qui on ira encore pour exploiter l'ignorance crasse, etc. Vraiment, j'ai eu peur quand j'ai lu ça. C'est clair maintenant, la Constitution sera modifiée. L'article 37 sera modifié. Vive le Burkina, vive la démocratie... en trompe-l'œil. Mais dites-moi, vous qui êtes lucides, quand modifiera-t-on cette Constitution ? Vous ne savez pas ? En tout cas, l'homme fort de Ziniaré a sa réponse : « quand je trouverai opportun de le faire ». Quand j'ai entendu cela mes troubles mentaux ont vite repris. On dirait que ce n'est pas la même personne qui déclarait, le 24 mars 2010 à Tunis, lors du Forum sur le renforcement des capacités dans les pays post conflits, qu'il avait prévenu l'ancien président nigérien, Mamadou Tandja, qui voulait modifier la Constitution par voie référendaire pour rester au pouvoir, qu' « il se dirigeait tout droit dans le mur » ! Ah, là ; moi, je ne comprends plus. Si Tandja se dirigeait droit dans le mur en voulant faire du forang, où va donc notre président ? Dans le béton ? J'ai peur. Parce que le danger est à l'horizon. Je vous le dis. Il est vrai que Blaise Compaoré a dit un jour, à l'étranger, que "Le problème ne se pose pas en termes de 10, 20 ou 30 ans au pouvoir. Le plus important, c'est la construction d'une démocratie véritable, c'est-à-dire faire en sorte que les institutions soient crédibles, que les citoyens croient aux élections organisées. Le problème, c'est donc comment organiser des élections transparentes et que le peuple puisse se retrouver dans le scrutin". D'accord. Mais tout ce que je crains, c'est l'après modification de la Constitution. Je comprends tout maintenant. Quand la FEDAP-BC a réclamé l'autre jour que Blaise rebelote, quand son président Adama Zongo a soutenu que Blaise est une « mine précieuse », quand il a ajouté que « Qui ne vient pas voir le Président Blaise Compaoré pour son efficacité ? Qui ne souhaite pas avoir le Président Blaise Compaoré auprès de lui aussi bien aux plans national qu'international pour valider son action ? Tout le monde boit à la source de sa vision d'un monde de partage, de paix, de liberté, de sécurité et de prospérité », j'ai compris que tout était réglé ». L'enfant terrible de Ziniaré a battu les cartes. Il sera candidat. Qui est contre ? Levez le doigt. Oui, levez le doigt. Même vous les DCPistes, qui est contre ? N'gaou. Qui est fou ? Entre nous, il y a quoi de surprenant dans cette déclaration ? Rien. Absolument, rien. On modifie et il y a rien. Maintenant, je pose une question. Répondez-moi. Ceux qui demandent à Blaise Compaoré de rebeloter veulent-ils vraiment du bien du Président du Faso ? Une autre question : supposons que ces derniers ne veulent pas du bien du « Blaiso », mais si ce dernier accepte et répond oui, concluez que lui-même ne veut pas de son propre bien. Est-ce qu'on peut faire le bonheur de quelqu'un à sa place ? J'ai peur. Mes amis, si vraiment Blaise modifie l'article 37 et se représente, je vais pleurer. Pleurer jusqu'à perdre la voix car la démocratie au Burkina sera foutue. Je vais pleurer car le « Grand médiateur » dans tous les conflits viendra, par cette attitude, détruire ce qu'il a bâti. J'ai peur de ce recul. Je vois que ce scénario semble avoir été bien ficelé et le timing bien réglé. 2014, l'année de tous les dangers puisque c'est de là que partiront toutes les angoisses. En tout cas, inutile de vous le répéter, moi, je suis contre la révision de l'article 37. Croyez-moi : Blaise aura moins de difficultés dans l'histoire en renonçant aux sincères de ses courtisans qu'en répondant à cet appel-piège. Hum, même fou, je sais que ce n'est pour le bonheur de Blaise que ses lieutenants lui demandent de rester. En fait, c'est pour leur propre sécurité et pour leurs propres intérêts. Et j'ai envie de poser une question à Blaise : pense-t-il qu'il verra toutes ces personnes à ses côtés si jamais ça va mal ? En tout, du haut de ma folie, je dis que si l'article 37 est modifié, le Président du Faso sera responsable de ce qui va adviendra du Burkina. Mais après tout on dit que les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent. En tout cas, je continue de croire que Blaise fait du bluff. Qu'il ne va pas se représenter puisqu'il n'en a pas le droit. Et qu'il respectera la Constitution. Alors, vous croyez que quoi ? C'est un homme de parole. Bon mais s'il venait à décider autrement, il passerait haut les mains. En tout cas, ce ne sera pas par l'Assemblée nationale puisqu'il lui sera difficile d'avoir les 2/3 de la majorité qualifiée même si la deuxième épouse, l'ADF/RDA, est de retour dans le foyer. Il ne restera plus que la voie référendaire. Là, il suffira d'un bol de riz d'un tee-shirt et d'un billet de 1000 F et le « oui » massif autorisera l'homme fort à rempiler. Hé, les gars, vous avez peur comme moi ? Je me rappelle que le même Tandja à qui Blaise donnait des conseils, a eu son « oui » massif un 4 août 2009 et il est tombé un 18 février 2010. Vous voyez non ? Ce « oui » massif n'a duré que 6 mois. Entre nous, je ne comprends pas pourquoi notre médiateur a peur. Il a tout pour être tranquille après son départ il y a l'amnistie votée pour tous les présidents au Faso de 1960 à nos jours. Alors, il a peur de quoi encore ? Peut-être qu'il n'a pas confiance en cette amnistie. S'il n'en a pas peur, c'est que c'est l'avenir de son clan qui le préoccupe. Dites-moi : de quoi 2015 sera fait ? Dites-moi vite.

Dans tous les cas, Blaise et son CDP ont toujours une longueur d'avance sur les autres. S'ils veulent rebeloter, il le feront. Mais est-ce pour le bien du peuple ? Si jamais ça « pète », ce sera des vies innocentes qui seront ainsi sacrifiées ! Pour que passe la volonté d'un seul homme ! Et moi le Fou, je proclame haut et fort : cela ne vaut pas la peine ! Ces derniers temps, je sens que le calme apparent qui règne dans la cité, est trompeur. En tout cas, je ne veux pas de troubles dans mon pays. Je ne veux pas que mon pays qu'on dit être un pays sable, un havre de paix ressemble à ce que la Côte d'Ivoire vient de vivre. Laissez-moi me promener comme je veux, boire tranquillement ma bière et lécher les restes des plats. Il faut que notre président se demande ce qu'il perd ou ce qu'il gagne en quittant le pouvoir ou en s'y accrochant. Ah, ces politiciens ! Ils savent bien préparer leur coup ! Vous n'avez pas remarqué : des spots de sensibilisation à ne pas casser défilent de plus en plus sur nos petits écrans. Subitement, il pleut des cours d'instruction civique dans les médias. Ce n'est pas innocent. De toute façons, nous l'avons aussi dit, casser n'est pas la solution car, je répète chaque peuple a les dirigeants qu'il mérite. Moi je n'encourage pas la casse. Mais si vous invitez ces gens à être sages, commencez à vous montrez sages. Je crois que si Blaise fait tout ça, c'est parce les ambigüités actuelles de la politique française l'y encouragent. En tout cas, prions les gars. L'horizon est trouble. Ce n'est pas encore l'apocalypse. On peut se ressaisir. La nation est penchée, mais on peut, à l'unisson, la redresser et il fera davantage bon vivre ici.

Le Fou

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