Investiture du nouveau président: Roch promet un Burkina «plus juste»

| 30.12.2015
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Investiture du nouveau président: Roch promet un Burkina «plus juste»
© DR / Autre Presse
Investiture du nouveau président: Roch promet un Burkina «plus juste»
Le président, élu à hauteur de 54% des suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle du 29 novembre 2015, a été officiellement investi dans ses fonctions ce mardi 29 décembre 2015 à Ouagadougou. Cette cérémonie solennelle, qui a eu pour cadre le Palais des Sports de Ouaga 2000, a connu la présence des plusieurs chefs d’Etat africains venus «honorer de leur présence» cette journée historique et mémorable que le Pays des Hommes intègres vit pour la première fois de son histoire; une passation de charges entre deux civils.


C’est dans une salle du Palais des Sports décorée aux couleurs nationales et prise d’assaut par des milliers de personnes coiffées aux couleurs du candidat vainqueur de l’élection présidentielle qu’ont pris place les invités de marque à cette cérémonie d’investiture et de prestation de serment.

Initialement prévue pour 11 heures, c’est finalement à 12heures 40 minutes que les choses sérieuses ont débuté avec l’entrée des anciens présidents Olusegun Obasango du Nigéria, John Jerry Rawlings du Ghana, Salou Djibo du Niger, saluée par un standing ovation. Puis vient l’arrivée des présidents Alassane Ouattara, Mahamadou Issoufou, Ali Bongo, Macky Sall, Yayi Boni, Faure Gnassingbé, John Dramani Mahama, Alpha Condé et Ibrahim Boubacar Keïta. Pour compléter le tableau, c’est celui qui a eu la charge de conduire la transition politique, Michel Kafando, qui fit son entrée, saluée par de vifs applaudissements avant le début de cette cérémonie qui s’est articulée en cinq temps forts.

Le dernier discours de Kafando

C’est un président de la Transition visiblement ému qui est monté au parloir pour exprimer sa gratitude et sa reconnaissance à tous qui ont «œuvré pour la réussite de ce processus, qui n’a pas été un long fleuve tranquille». Selon lui, cette investiture qui marque la fin de sa mission est le couronnement de plusieurs mois de sacrifices aux noms desquels plusieurs fils et filles de ce pays ont été arrachés à l’affection de leurs proches. A la fin de cette mission, le président «sortant», qui s’est dit disposé à accompagner le nouveau dans sa mission, lui a exprimé les vœux de succès et de courage dans la lourde tâche qui l’attend.

La prestation de serment

L’acte 2 de ce cérémonial a été présidé par le Conseil constitutionnel. Après avoir été conduit par les conseillers Anatole Tiendrebéogo et Maria Goretti Sawadogo devant les «sages» de la république et après lecture des procès-verbaux et décision de l’institution, le nouveau président a prêté serment avec la permission du président Kassoum Kambou en ces termes consacrés: «Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso». Au terme de cette formalité, Kassoum Kambou a déclaré le Président Roch installé dans ses fonctions de président après que celui a remis la liste de ses biens.

La remise du collier de Grand maître

Alors que le Conseil constitutionnel s’est retiré, c’est le Grand chancelier des ordres du Burkina, Roch Compaoré, qui a remis le Collier de Grand maître au nouveau président, tout en lui donnant acte de remplir ses fonctions de président avec amour et patriotisme avant que le Dita-nyé ne soit repris en chœur, sous la direction de la fanfare de la Gendarmerie nationale.

Discours d’entrée plein de fermeté

Sitôt installé, le président Roch Marc Christian Kaboré a, dans son allocution, tenu un discours de franchise à l’endroit de ses compatriotes. Après la «pieuse minute de silence» observée en la mémoire des martyrs tombés lors des récents évènements, le «président du Burkina Nouveau» a salué les délégations étrangères pour leur «amitié à l’endroit du peuple burkinabè». Aussi, tout en saluant l’action de ses devanciers, il a reconnu les mérites des uns et des autres, pour avoir conduit le pays, chacun selon sa vision.
Elu parmi 14 candidats, le président du Faso a salué la confiance placée en lui et a promis de «se mettre au travail» car, explique-t-il, les chantiers sont nombreux et «nous devons répondre aux attentes de nos compatriotes. Je prends l’engagement d’instaurer un dialogue social fécond pour ouvrir la voie à l’émergence d’une nation réconciliée avec elle-même, où les citoyens reconnaissent les limites de leurs libertés et sont respectueux de l’autorité de l’Etat», a–t-il déclaré.

Avant l’entame de son mandat, Roch, qui qualifie sa victoire comme étant celle du peuple burkinabè, l’a assimilée «au triomphe de la liberté sur l’oppression, de la justice sur l’injustice, de la vérité sur le mensonge». Avant de clore son propos, l’homme, qui aura la destinée du Burkina entre ses mains pour les cinq prochaines années, a promis de faire du Pays des Hommes intègres, une nation où règneront l’égalité, l’intégrité, la probité, le patriotisme et la bonne gouvernance.

Les félicitations des personnalités

Ce sont les dix membres du Conseil constitutionnel qui ont ouvert la marche pour le dernier acte de cette cérémonie. Ont suivi le président Kafando, les chefs d’Etats des pays voisins et amis, puis des membres du gouvernement de la Transition, des chefs d’institutions et des chefs de missions diplomatiques et consulaires.
Notons qu’à l’issue de cette cérémonie, une rencontre est prévue en fin de soirée au palais de Kosyam entre les présidents sortant Kafando et entrant Kaboré pour la remise des dossiers en cours d’exécution.

W. DAVY

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