Conseil des ministres ivoiro-burkinabè: Douze projets d’accord validés

| 29.07.2016
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Conseil des ministres ivoiro-burkinabè: Douze projets d’accord validés
© DR / Autre Presse
Conseil des ministres ivoiro-burkinabè: Douze projets d’accord validés
Le Conseil des ministres conjoint du 5e sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, s’est tenu le jeudi 28 juillet 2016 à Yamoussoukro. Les deux gouvernements ont adopté des projets d’accord en vue de consolider leur vision partagée du développement.


La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso viennent d’acter le réchauffement de leurs relations de coopération, par la tenue, hier jeudi 28 juillet 2016 à Yamoussoukro, d’un Conseil des ministres conjoint, après un temps de nuages. Cette instance entrant dans le cadre du 5e sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) a été présidée par les Premiers ministres ivoirien, Daniel Kablan Duncan et burkinabè, Paul Kaba Thiéba. Après avoir passé plus de deux heures à examiner des dossiers d’intérêt, soumis à leur appréciation par les experts, les deux exécutifs sont parvenus à des conclusions à même de renforcer la coopération bilatérale. Ils ont validé douze nouveaux projets de coopération. La nature de ces projets n’a pas été communiquée à la presse, à la clôture des travaux, mais un document, dont s’est procuré Sidwaya, donne des précisions. Ce sont des projets d’accord dans les domaines de l’aviation, de la culture, du tourisme, de la traite transfrontalière des enfants et du commerce. A cela s’ajoutent des partenariats entre les universités et centres de recherche des deux pays. L’ambiance au cours des travaux et l’adoption de ces projets d’accord ont été louées par les deux chefs de gouvernement. Le Premier ministre burkinabè a salué l’ « esprit d’amitié et de fraternité », qui a prévalu tout au long des échanges. « Ces importantes conclusions viennent apporter une nouvelle pierre à l’édification de la coopération de nos deux peuples », s’est réjoui Paul Kaba Thiéba. Son homologue ivoirien a été aussi séduit par l’ « esprit empreint de fraternité et de convivialité », qui a prévalu durant les travaux du Conseil des ministres. Il a dit espérer, que « les mois à venir connaîtront une accélération du TAC, vu les perspectives heureuses ». Si les gouvernements de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont dégagé des perspectives pour l’avenir, ils n’ont pas omis de passer au peigne fin les projets déjà en route.

Sur ce point, le Conseil des ministres, à écouter le Premier ministre ivoirien, n’a pas noté de « grandes » avancées dans la mise en œuvre des projets conjoints ces deux dernières années, à cause des remous sociaux politiques survenus en 2014 et en 2015 au Burkina Faso. Cette réalité a sans doute amené les experts à formuler des recommandations, qui devraient être prises en compte par les dirigeants, selon nos informations. S’agissant du projet de réalisation de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, les experts ont reconnu la nécessité de diligenter les études de faisabilité et de continuer la recherche de financements, pour un besoin d’environ 1000 milliards de francs CFA selon les spécialistes. La réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Kaya et son prolongement jusqu’à Tambao a aussi retenu l’attention des spécialistes au cours de leurs travaux . Il a été relevé, à ce propos, l’urgence de « finaliser » les négociations avec les partenaires, les groupes Bolloré et Pan African Minerals. La coopération énergétique, autre priorité, a, par ailleurs été évoquée. L’obligation d’accroître l’interconnexion électrique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso a été ainsi signifiée aux gouvernements, qui devraient en tenir compte. A ce jour le « pays des Hommes intègres » est alimenté à hauteur de 70 mégawatts, par le voisin ivoirien, quand bien même 80 mégawatts ont été concédés par le fournisseur. Les décisions du Conseil des ministres conjoint doivent être entérinées, ce vendredi 29 juillet 2016, au sommet par les deux chefs d’Etat, Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kabore.

Kader Patrick KARANTAO
Envoyé spécial à Yamoussoukro
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La fraternité retrouvée

A l’entame des travaux, le Premier ministre ivoirien a affirmé que la tenue du 5e TAC est un « signal fort de la fraternité retrouvée et de la volonté de partager une vision commune du développement ». Au-delà des changements structurels et des incompréhensions, a-t-il dit, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont intérêt à mutualiser leurs stratégies et moyens pour aller de l’avant. «La véritable amitié sait être clairvoyante et pragmatique », a relevé Daniel Kablan Duncan. Le chef du gouvernement ivoirien a insisté sur le fait, que son pays reste attaché à sa « relation privilégiée » avec le Burkina Faso, classé parmi les dix premiers clients de la Côte d’Ivoire, avec des échanges globaux estimés à 231 milliards de F CFA en 2015. Il a noté une « légère » baisse de ces échanges, qui, à son avis, interpelle sur le besoin de relancer la coopération ivoiro-burkinabè. « Nous avons le devoir et la responsabilité de construire une relation stable et durable, qui doit avant tout reposer sur la fraternité et la confiance réciproque, au nom de notre histoire commune qui nous impose une communauté de destin », a signifié Daniel Kablan Duncan. Il a, par ailleurs, fait observer la vision partagée du développement par les deux pays, qui tendent vers l’émergence à l’horizon 2020 avec le Plan national de développement pour la Côte d’Ivoire et le Plan national de développement économique et social (PNDES) pour le Burkina Faso. « Ce Conseil des ministres traduit l’estime que nos deux peuples se vouent mutuellement », a-t-il soutenu. Paul Kaba Thié ba s’est surtout félicité des avancées constatées dans divers domaines de la coopération (sécurité, diplomatie, culture, environnement, etc.), sans verser dans une autosatisfaction. « Si la satisfaction est légitime, nous nous devons de redoubler d’efforts et de détermination pour conduire à terme les multiples chantiers ouverts dans le cadre de notre traité, dont l’objectif est le développement et l’épanouissement de nos deux pays », s’est ravisé le Premier ministre burkinabè.

K.P.K

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