C’est la présidente de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), Margueritte Ouédraogo/ Bonanet qui a ouvert le ballet des audiences du président du Faso, le lundi 25 avril 2016 à Kosyam. La présidente de la CIL est allée remettre le rapport 2014 de son institution au chef de l’Etat. Selon elle, ce dépôt de rapport s’inscrit dans la logique de l’obligation de la CIL de se conformer à l’article 45 de la loi portant protection des données à caractère personnel qui dispose que l’institution doit produire et déposer auprès du chef de l’Etat et des présidents d’institution, un rapport annuel sur ses activités. Pour la présidente de la CIL, le rapport fait un état des lieux des activités de l’institution au cours de l’année 2014, des actions de sensibilisation et d’information menées par la structure et du renforcement des capacités du personnel. En dépit des efforts entrepris, beaucoup de choses restent à faire avec l’essor des réseaux sociaux, a reconnu Mme Margueritte Ouédraogo/Bonanet. Toutefois, elle a précisé qu’une campagne de sensibilisation a été lancée depuis 2014 sur la protection des données à caractère personnel sur les réseaux sociaux et que d’autres initiatives seront prises dans ce sens.
Après la présidente de la CIL, le locataire du palais de Kosyam a reçu une délégation de Amnesty international conduite par son directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Alioune Tine. A entendre Alioune Tine, les échanges avec le chef de l’Etat ont tourné autour de la campagne mondiale «Mon corps mes droits», que son institution veut lancer à partir du Burkina Faso. «C’est une campagne qui concerne le mariage forcé. L’âge légal du mariage, qui est de 18 ans, n’est pas harmonisé avec les pratiques coutumières et religieuses. Sur la question, nous avons eu une bonne réponse du président du Faso. Ce n’est pas une question qui se règle seulement par la loi, mais aussi par une campagne de sensibilisation dans laquelle Amnesty va être engagé totalement avec le gouvernement et les autres OSC», a indiqué Alioune Tine. Cette campagne, de l’avis de M. Tine, va s’articuler en deux étapes. Une première phase qui va consister en un plaidoyer auprès des autorités comme le président du Faso, celui de l’Assemblée nationale, les ministres en charge de la justice et de la santé. La deuxième étape, selon Alioune Tine, concerne la sensibilisation de la population, des chefs religieux et coutumiers et des autres leaders d’opinion. Les autres sujets évoqués avec le chef de l’Etat sont, entre autres, la question de la contraception et celle de l’avortement en cas de viol. Pour le directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de Amnesty international, l’avortement en cas de viol ne doit plus être une question tabou.
La troisième personnalité reçue par le chef de l’Etat a été le directeur général adjoint du groupe Orange, Bruno Mettling. Il a échangé avec Roch Marc Christian Kaboré sur le rachat d’Airtel Burkina par Orange. A sa sortie d’audience, Bruno Mettling a soutenu qu’il a fait au président du Faso, l’état d’avancement du projet de reprise d’Airtel Burkina par Orange.
«Le président nous a demandé qu’un point soit fait sur les ambitions d’Orange en termes d’investissement dans le réseau, de création d’emplois, d’amélioration des conditions de vie des Burkinabè, d’apport dans l’amélioration de la qualité du réseau téléphonique et d’internet au Burkina Faso», a déclaré M. Mettling. Il a affirmé que le projet n’est pas encore totalement finalisé mais l’ambition du groupe Orange est d’apporter une grande contribution à l’amélioration du réseau de communication au Burkina Faso. Il a promis que son groupe organisera une conférence de presse dans les jours à venir pour expliquer les conditions de rachat d’Airtel Burkina Faso et les ambitions d’Orange pour le Burkina Faso.
Lassané Osée OUEDRAOGO