Les familles des martyrs de 2014 et 2015 à Kosyam : Justice, justice et justice

| 14.06.2016
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Les familles des martyrs de 2014 et 2015 à Kosyam : Justice, justice et justice
© DR / Autre Presse
Les familles des martyrs de 2014 et 2015 à Kosyam : Justice, justice et justice
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu, hier lundi 13 juin 2016 au palais de Kosyam à Ouagadougou, une délégation des parents des martyrs des évènements de 2014 et 2015 au Burkina Faso. A cette occasion, la délégation a réclamé justice pour les proches décédés.


Les parents des victimes de l’insurrection populaire de fin octobre 2014 et du putsch manqué de septembre 2015 réclament justice pour les martyrs des deux évènements. Ils l’ont fait savoir hier lundi 13 juin 2016 à l’issue d’une audience que leur a accordée le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré : en effet, une délégation de l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire (UFMIP), conduite par son président, Victor P.K. Pouahoulabou a été reçue par le chef de l’Etat burkinabè. Selon le président, la délégation est allée partager avec le président Kaboré les préoccupations de l’Union : «Nous avons relevé beaucoup de manquements dans les faits et gestes de ceux qui sont chargés de traiter les dossiers de nos martyrs», a indiqué monsieur Pouahoulabou. Il dit ne pas comprendre pourquoi le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille (MFSNF) ne leur accorde pas des espaces de discussions. A l’entendre, le MFSNF contourne l’UFMIP pour traiter de façon individuelle avec certaines familles au détriment de toutes.

L’autre grief porte sur la justice. A ce sujet, les hôtes du président du Faso réclament justice pour les martyrs. «Le président du Faso, dans son discours de prise de fonction, a promis justice pour les martyrs. Nous sommes venus ce matin pour lui rappeler cela», a déclaré Babou Nébon Bamouni, porte-parole des parents des victimes. Selon monsieur Bamouni, les parents des martyrs, à l’issue des échanges, ont compris que le chef de l’Etat est engagé dans ce sens «parce qu’il travaille sur la question». Le porte-porte a aussi évoqué le mécontentement des parents des martyrs concernant les «rebondissements judiciaires contradictoires constatés dans le pays». Et de relever que la justice est prise elle-même dans ses propres contradictions vis-à-vis de ses propres principes.

Dossier désormais rattaché à la présidence

«Nous avons discuté avec son excellence Roch Kaboré et nous lui avons rappelé que la justice ne doit pas constituer une muraille», a-t-il confié avant d’ajouter qu’en tant que garant de la justice burkinabé, le chef de l’Etat doit prendre les décisions qui conviennent pour que «justice soit rendue à tous les Burkinabè».

Les parents des victimes de l’insurrection populaire de fin octobre 2014 et du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso crient également à l’abandon. Selon le porte-parole de l’UFMIP, toutes les mesures sociales annoncées par le gouvernement de la Transition en faveur des parents des victimes n’ont pas encore été exécutées. «La seule mesure qui a été respectée est la remise de 150 000 FCFA pour la scolarité des enfants des victimes», a déclaré Babou Nébon Bamouni. Il a expliqué que le reste des promesses, notamment l’octroie de logements, la prise en compte de certains conjoints des martyrs à la fonction publique, l’accompagnement des familles pour la création d’activités, etc., sont restées sans suite.

Au regard de toutes ces difficultés, l’UFMIP dit avoir demandé et obtenu le transfert du dossier des martyrs à la présidence du Faso. Au dire du porte-parole, Roch Marc Christian Kaboré a promis de faire ressortir tous les dossiers afin de voir leur application.

Les évènements de fin octobre 2014 ayant entraîné la chute du président Blaise Compaoré et de son clan ont fait de nombreuses victimes dont une trentaine de morts. L’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire (UFMIP) a vu le jour après ces évènements. L’UFMIP a constitué une coordination avec les parents des martyrs du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 qui, lui, a occasionné une quinzaine de morts.

Alexandre TRAORE

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