Des retrouvailles des dépositaires de la tradition de ce genre, il y en eu rarement. Pour le peu que l'on sache, tous les bonnets rouges ne se rencontrent jamais. Mais, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Le Mogho Naaba, le Naaba Kiiba de Ouahigouya, le Dima de Boussouma, le roi de Tenkodogo ont rencontré le président, à sa résidence. Le seul absent pourrait- on dire, c'est le Bobo Mandarin. Et l'attente des journalistes de cette rencontre était aussi forte. Le souhait était que les chefs coutumiers parlent de la transition, qu'ils l'apprécient et qu'ils déclinent leur plan de soutien. Mais de tout cela, rien n'y fit. La rencontre des grandes montagnes n'a accouché que d'une petite souris. A la sortie de cette rencontre, c'est le roi du Gulmu qui va se prêter aux questions des journalistes. A la question de savoir qu'elle était l'objet de leur visite, c'est Kupiendiéli, roi du Gulmu qui ouvre la marche des réponses. «Nous sommes venus souhaiter bonne année au président de la république, l'encourager dans son travail et lui dire que nous sommes à ses côtés pour l'accompagner dans ce qu'il fait». Les journalistes veulent en savoir plus pour leur appréciation des premiers pas de la transition. Réponse du Gourmanché, «de quelle situation nationale parlez-vous ?», semble-t-il dire. «C'est notre premier contact et nous n'avons pas encore fait de bilan pour le féliciter», a-t-il ajouté. Pour les manifestations tous azimuts de rue, il laisse entendre que «Ce sont des mouvements sociaux, c'est la société qui les veut. Est-ce que c'est justifié ou pas, ça c'est autre chose». Après, c'est au tour du chef des Mossé. L'objet de la rencontre est invariable. «Nous sommes venus lui souhaiter la bonne année et l'encourager à travailler, parce que les gens l'ont choisi pour conduire la transition», déclare le Mogho Naaba. Il s'est agi pour les chefs coutumiers, de renouveler au président Michel Kafando, leur soutien pour la réussite de la transition.En ces termes, le Naaba Baongho invite tout le monde à faire de son mieux pour accompagner le président dans sa mission. «Il a été désigné, tout le monde : la société civile, les politiques, l'armée, etc. doivent se mettre derrière lui, pour réussir la transition».
G. Lévi Constantin KONFE