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Forum national des femmes 2014 à Banfora : A cœur ouvert avec le président du Faso

| 07.03.2014
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Forum national des femmes 2014 à Banfora : A cœur ouvert avec le président du Faso
© DR / Autre Presse
Forum national des femmes 2014 à Banfora : A cœur ouvert avec le président du Faso
Le face-à-face des femmes avec le président du Faso, Blaise Compaoré, dans le cadre du Forum national qui leur est dédié, a eu lieu le 6 mars 2014 à Banfora. Avec le chef de l'Etat, il a été question des contraintes liées au travail des femmes mais aussi des performances réalisées par l'autre moitié du ciel, dans de nombreux domaines.

Une fois n'est pas coutume. Contrairement aux conclaves précédentes avec le président Blaise Compaoré, le Forum 2014 de Banfora a permis à chaque corps de métiers des femmes de défiler devant le micro pour livrer ses doléances. Et sans complexe, 22 porte-paroles, sur quelques 3 000 femmes présentes sous le chapiteau dressé à cette occasion, se sont exprimées à cœur ouvert. Des femmes cinéastes aux mécaniciennes, celles exerçant dans les filières fruits et légumes, tissage et teinture, en passant par les productrices et transformatrices des produits oléagineux, les groupes socioprofessionnels de la santé, de l'enseignement, des finances, etc., mais aussi leurs sœurs des diasporas ivoirienne, ghanéenne et malienne, étaient toutes au rendez-vous. Et les contraintes égrenées ont été aussi multiples que diversifiées. Mais d'une manière générale, les femmes, tout en reconnaissant les efforts consentis par le gouvernement, souhaitent plus de regard et d'appui à leurs activités. A titre d'exemple, elles ont souhaité le renforcement des capacités professionnelles, la modernisation de leurs secteurs respectifs, la subvention pour l'acquisition des équipements, plus de protection sociale et plus d'accès aux matières premières. De plus, les femmes ont exprimé le besoin de renforcement de leurs fonds de roulement, de recrutement conséquent de personnel médical qualifié, d'un approvisionnement suffisant et continu des produits des Soins obstétricaux et néonataux (SONU) et du matériel médico-technique. A cela s'ajoutent, la création d'un fonds de garantie spécifique pour les activités économiques des femmes, l'allègement des taxes sur le matériel de coiffure et une subvention pour l'acquisition de foyers à gaz pour une meilleure production écocitoyenne.

Un bond qualitatif au coût de multiples initiatives

Réagissant à leurs propos, le président du Faso, Blaise Compaoré, entouré des membres du gouvernement quasiment au grand complet, s'est félicité de l'esprit d'ouverture et de dialogue des femmes. Avant d'inviter les membres du gouvernement à répondre aux différentes préoccupations soulevées, il s'est réjoui de constater un « mouvement positif qui fait que les femmes n'ont pas sollicité de forage, encore moins de salles de classe ni des centres de santé, signe que le pays a bougé ». Abordant la question des subventions néonatales d'urgence posée, le ministre de la Santé, Léné Sebgo, a indiqué que le gouvernement a décidé de commander dorénavant, les kits déjà préfabriqués de telle sorte que tous les éléments constitutifs du kit y figurent effectivement. Une commande de 500 millions de F CFA en kits serait en cours. D'autre part, un audit a été commandité sur les SONU pour déceler les goulots d'étranglement et les régler définitivement. Pour ce qui est du besoin en personnel de santé, et sur instruction du président du Faso, tous les médecins, a souligné Léné Sebgo, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, sont systématiquement recrutés par le Ministère de la santé. D'autre part, a-t-il noté, le gouvernement a décidé, à travers un programme spécial, de former 1 000 médecins spécialistes d'ici à 2020. Au niveau des paramédicaux et en plus du recrutement dans le système normal, le gouvernement a recruté 933 agents. Interpellé sur la sécurisation foncière, l'accès aux intrants et équipements et la différenciation du prix du riz étuvé, le ministre en charge de l'Agriculture, Mahama Zoungrana, a indiqué qu'en 2013, il a été mis en place 70 projets de sécurisation foncière qui attendent d'être mis en œuvre. Pour ce qui est de l'accès aux intrants, a-t-il affirmé, environ 2 500 tonnes d'engrais et 2 000 charrues sont octroyées chaque année aux producteurs. Face aux besoins croissants en engrais qui avoisinent 200 000 tonnes, des études sont en cours pour la mise en place d'une centrale d'achat d'engrais et d'équipements, a confié le ministre Zoungrana.

Accroître l'autoemploi des jeunes

En ce qui concerne la différenciation du prix du riz étuvé, Mahama Zoungrana a rassuré que des discussions vont être menées avec la Société nationale de gestion du stock de sécurité (SONAGESS) pour harmoniser les prix. Invité à s'exprimer sur la stabilisation du dolo souhaité par les dolotières, Gnissa Isaïe Konaté, le ministre de la Recherche scientifique et de l'innovation, a dit que sur le plan technique, elle est maîtrisée mais il faut les équipements nécessaires pour la conservation. Le ministre Basga Emile Dialla, de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l'emploi, s'est étalé sur les enjeux de la mise en place des centres de formation professionnelle régionaux par le concours de la République de Chine (Taïwan), la mise en place des Fonds nationaux et d'autres initiatives pour accroître l'autoemploi et l'employabilité des jeunes. Interpellé sur la faiblesse des organisations féminines dans le secteur de l'élevage, le ministre en charge des Ressources animales, Tinga Jérémy Ouédraogo, a exhorté les femmes exerçant dans le secteur à prendre attache avec ses structures afin de faciliter leur accès aux sous-produits agroindustriels. Dans la foulée, il a annoncé la formation et le recrutement de vétérinaires. Tinga Jérémy Ouédraogo, a également égrené d'autres initiatives dont le Fonds de développement de l'élevage qui pourrait donner un coup de fouet au secteur au Burkina Faso. Deux questions majeures ont guidé l'intervention de la ministre de l'Education nationale et de l'Alphabétisation, Koumba Boly/Barry. Elle a annoncé l'existence, au sein de son département, d'un Fonds pour l'alphabétisation et l'éducation non formelle. Une formation technique spécifique existe également et est prise en charge au niveau du FONAEF, qui prend en compte aussi les opérateurs et opératrices dans son mécanisme de pilotage. Pour ce qui est de l'éducation des filles, cinq provinces disposent de maisons communautaires. Ces multiples initiatives et actions ont fait dire au président du Faso que « des performances significatives enregistrées dans maints domaines relatifs au genre donnent des motifs de satisfaction et un souffle puissant pour consolider ces acquis et élargir le champ des actions ».

Frédéric OUEDRAOGO
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