En décidant, sous la pression populaire de quitter le pouvoir, le président Blaise Compaoré avait évoqué l'article 43 de la Constitution. Cette même Constitution à laquelle on lui demandait de ne pas toucher. Pourquoi après lui, on refuse de l'appliquer alors que c'est bien elle qu'on défendait ? Il y a tout de même une question qui est restée en l'état et à laquelle il va falloir, un jour ou un autre, expliquer au peuple. Soit il avait un agenda qui a abouti à l'insurrection, soit il y a eu aussitôt après des ambitions. C'est ce que Soumane a sans doute appelé un coup d'Etat en qualifiant la transition de « batarde ».
Les accointances entre le Premier ministre et certains Organisations de la société civile qui subitement ne juraient que par lui en lui apportant leur soutien, parfois aveugle, ont laissé certaines personnes pantoises. Et quand on observe aujourd'hui le comportement de certains leaders des OSC, leur subite enrichissement, on ne peut que penser à cela, même si on n'a pas la preuve. C'est une évidence. Donc une question de bon sens.
Yamba Malick Sawadogo a dit des choses très graves qui devraient lui valoir la prison. Mais, une simple interpellation et il est rentré chez lui. Au lieu de demander gentiment pardon pour des propos dangereux pour l'avenir (c'est ce que craint Soumane Touré), il insiste pour dire qu'il ne se reconnaît pas dans ces propos. Tout comme Ablassé Ouédraogo qui a continué à berner depuis le début de ses propos jusqu'à ce que Jeune Afrique vienne dire qu'en aucun cas, le journaliste n'a déformé ses propos. Ce n'est pas grave ça ?
A l'analyse, on se demande exactement de quoi la transition a-t-elle peur ? Quand on décide de rentrer dans de l'eau, il n'est plus question d'avoir peur de ce qui peut se trouver en dessous. Quand on prend le pouvoir dans des conditions telles que celles que nous connaissons, la transition devrait s'assumer jusqu'au bout en traitant tous les Burkinabè sur le même pied d'égalité. C'est ce qu'on lui a reproché quand il y a eu les arrestations dans le cadre de l'opération dite « mains-propres ». Il n'est pas tard de recadrer les choses. Surtout quand on veut jeter les bases d'un Burkina « d'unité, d'égalité sociale, de paix et de concorde ».
Dabaoué Audrianne KANI