En effet, Bamako voudrait avoir tous les détails de l'arrivée de l'armée malienne à Kidal et, mieux, souhaiterait voir réalisé le cantonnement et le désarmement des groupes armés. C e que refusent en chœur les rebelles. L'autre pomme de discorde, c'est la levée de poursuites judiciaires engagées contre certains responsables de la rébellion. Chose que Bamako estime inopportune. Visiblement Bamako se presse lentement pour aller à cet accord. Et pourtant, selon certains observateurs bien au fait du dossier malien, rarement un accord aura été aussi bien ficelé.
Et compte tenu de l'urgence du retour à une vie constitutionnelle normale par le biais du scrutin du 28 juillet, il aurait été judicieux de le signer, quitte à poursuivre des pourparlers postélectoraux.
A dire vrai, dans ce round de négociations, il apparaît clairement que les rebelles du MNLA sont déterminés maintenant à aller à la paix, car ils estiment qu'il serait impossible d'obtenir mieux que ce qui leur a été proposé dans ce projet d'accord.
Mais on ne peut signer un accord qu'avec un interlocuteur qui le veut aussi. Et c'est là que la bonne foi de Bamako, qui ne cesse de fignoler depuis quelques jours, est mise en doute. Ce qui agace grandement et le médiateur et la communauté internationale, laquelle a du mal à comprendre ces tergiversations, surtout qu'il y a de cela un mois seulement, précisément le 15 mai 2013 à Bruxelles, Dioncounda Traoré s'était engagé à «privilégier le dialogue avec ses frères du Nord pour permettre la tenue du scrutin à Kidal».
Alors pourquoi traîne-il les pieds au moment où le repas est prêt et qu'il faut passer à table ?
Bamako aurait tort de trop tirer sur la corde.
Boureima Diallo