Pour les partisans du président, l'opposition ayant «refusé» le dialogue, il ne resterait plus qu'à recourir légitimement au peuple burkinabè à travers l'organisation d'un référendum en vue de savoir si oui ou non les populations veulent que Blaise Compaoré soit, une fois encore, candidat à sa propre succession l'année prochaine. Pour l'opposition en revanche, le dialogue en lui-même est un «alibi» dont l'échec était programmé à l'avance pour permettre au président sortant d'opérer le forcing nécessaire pour se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam.
Pendant que pouvoir et opposition se rejettent la responsabilité de l'échec de ce énième round de discussion, les Burkinabè ont, de plus en plus, des raisons de redouter une véritable crise institutionnelle et constitutionnelle. Quand on sait que les positions des deux camps sont plus que jamais opposées, il est difficile d'envisager un quelconque compromis. A moins que, le président Blaise Compaoré, en ultime arbitre se décide de siffler la fin de la récréation soit en convoquant le corps électoral pour le référendum querellé ou en acceptant de respecter l'esprit et la lettre de la constitution actuelle.