Après avoir exigé et obtenu la démission du ministre des infrastructures et du désenclavement – accusé d'avoir fait la prison aux Etats-Unis, «le pouvoir de la rue» vient de remporter une nouvelle victoire. C'est autour du conseil national de transition (CNT) de subir la rigueur de la vigilance d'une opinion publique. Celle-ci n'a pas digéré de voir servir des émoluments estimés à presque deux millions de francs CFA aux députés de la transition. La télévision nationale a organisé un débat inédit sur la question.
Pour éviter que la vive polémique qui enfle dans les milieux syndicaux ne pourrisse l'atmosphère de la transition, le bureau du CNT est monté au créneau pour apporter des éclaircissements aux chiffres avancés. Une réaction qui montre que les organes de la transition sont sensibles aux critiques des organisations de la société civile.
Désormais sûrs de leur pouvoir retrouvé, les syndicats et les associations de jeunesse n'hésitent pas à l'exercer jusqu'à obtenir gain de cause. Les réponses apportées par le gouvernement par la démission d'un ministre de la Culture en novembre puis de celui des infrastructures et du désenclavement en ce mois de janvier sont la preuve qu'un contre-pouvoir des populations est à l'œuvre au Burkina Faso. Et la démocratie a recouvré ses lettres de noblesse en tant que «pouvoir du peuple par le peuple».
Bark Biiga