Au total, on peut dire que rien ne peut justifier que ZIDA soit toujours en poste. A moins d'avaliser la forfaiture du complot manqué et d'accepter en dernière analyse les assassinats qui étaient prévus. C'est aussi et surtout ne pas tenir compte de la volonté de toute la hiérarchie de notre Armée nationale de retirer tous les militaires du processus de Transition pour leur assurer plus de neutralité. Peut-on soupçonner le Président KAFANDO d'accepter qu'on lui prête de telles intentions ? Rien, absolument rien ne permet au jour d'aujourd'hui de dire le contraire !
Plus que ZIDA et son BARRY, et encore plus le RSP ou encore la guéguerre RSP/ZIDA, le vrai problème du Burkina Faso actuellement c'est bien... Michel KANFANDO, son président ! En effet, son indécision, son incapacité à prendre les décisions qu'il faut pour conduire le pays vers une sortie de transition heureuse et son absence d'autorité sont en réalité les véritables problèmes de ce pays devenu une sorte d'auberge espagnole et qui ne sait plus à quel saint se vouer entre les intérêts contraires des uns et des autres. Et çà, c'est très mauvais !
Qui eût cru qu'une dizaine de jours après la mise à nue du montage grossier du Premier ministre ZIDA et de son ministre en charge de la sécurité Denise BARRY accusant le RSP de tentative d'arrestation à l'aéroport international de Ouagadougou du premier nommé à son retour d'un voyage, que les Burkinabè seraient toujours à conjecturer sur les sorts de ces deux messieurs et sur leur avenir ? Et pourtant la forfaiture coule tant de source que presque plus personne, en tout cas personne de crédible, ne la met en doute, les débats se focalisant sur les répercussions qu'auraient sur la suite de la Transition des décisions la sanctionnant. Là encore, l'évidence elle-même montre qu'il n'ya pas de lien de cause à effet entre les deux. En d'autres temps c'était directement le poteau n°5 et sous les démocraties qui se respectent la cour martiale.
Pour ce qui est des faits, il est clairement établi qu'il y a eu une minable tentative de manipulation de l'opinion publique nationale et internationale par ces deux compères et leurs supplétifs au niveau des OSC dont la tête de proue n'est autre que «le balai citoyen», celui-là même qui a présenté ZIDA comme le choix «du peuple» pour diriger la Transition au soir du 31 octobre 2014 et qui a des choses à se reprocher dans les violences et les meurtres qui ont eu lieu à l'occasion des évènements des 28, 29, 30, et 31 octobre 2014. Le pire dans cette manipulation s'est qu'il est clairement établi avec des éléments de preuves à l'appui que des possibilités d'assassinats étaient prévus, l'objectif final étant de décapiter le RSP et d'y nommer des éléments à la solde des comploteurs. Se seraient-ils arrêtés en si bon chemin ? Certainement non, car, avec la détermination dont ils font preuve, on peut être certain qu'ils ne prennent pas tant de risques pour tout juste les 4 ou 5 petits mois qui restent à la Transition. C'est donc d'un complot autrement plus profond qu'il s'agit et on peut valablement dire que certaines personnes, qui se croient « amis» du duo aujourd'hui, allaient en prendre pour leurs grades plus tard. A moins de vouloir nous prendre pour plus cons que nous ne le sommes, on ne prend pas la décision d'envisager assassiner des frères d'armes avec les risques de se retrouver soi-même ad patres pour 5 mois de pouvoir ! Le mal est plus profond !
C'est certainement un des éléments qui ont amené l'ensemble de l'Armée nationale à faire bloc avec le RSP pour exiger, au-delà de demander des comptes à ZIDA, le retrait pur et simple de tous les militaires des organes de la Transition. De même, toutes les personnes ressources consultées par le Président KAFANDO auraient elles aussi pris fait et cause pour ce retrait qui a l'avantage d'aller au-delà du clivage RSP-ZIDA pour proposer une solution globale, l'Armée prenant l'engagement d'assurer, en toute neutralité, la sécurité de la Transition. Position idéale sans aucun doute pour cette composante du peuple que certains ont véritablement instrumentalisée pour servir leurs desseins politiques. Le cas de la loi d'exclusion et là, qui fait de notre Armée la complice d'une loi qui divise les populations. En décidant de « sortir » des organes de la Transition, la Grande muette adopte la voix de la sagesse ; voilà pourquoi dame rumeur a annoncé la démission imminente du Premier ministre et le retrait de son « hommes des sales besognes ».
Comme à leur habitude, les mis en cause ont actionné à coups d'espèces sonnantes et trébuchantes leurs OSC qui ont vite rué dans les brancards. A les croire, la démission de leur mentor ZIDA n'est pas prévue par les textes de la Transition, ce qui est archi faux car la charte non seulement autorise celle-ci mais le président de la Transition est tout à fait autorisé à le démettre sans recourir à qui que ce soit. Il n'y a donc aucune entrave à ce que ZIDA, pour l'honneur de la tenue qu'il porte et pour son honneur personnel, décide de rendre le tablier pour éviter à notre pays d'autres difficultés. Si cet appel de la dignité ne lui dit rien, il devrait être démis d'autorité par le Président pour répondre à la volonté de toute l'Armée nationale et des nombreuses personnalités dont il a requis les avis. On le sait, ZIDA ne démissionnera jamais de lui-même. Si on se rappelle toute la gymnastique qu'il a faite pour se maintenir au pouvoir les 21 jours nécessaires pour bénéficier du statut d'ancien chef de l'Etat, on mesure le monstre froid qu'il est et sa détermination à défendre ses propres intérêts que dire de plus quand on voit s'y mêler des considérations religieuses.
L'argument « massu » des défenseurs du Premier ministre ZIDA, c'est que toucher à ZIDA à 3 mois des élections c'est hypsofacto prendre le risque de reporter celles-ci et par conséquent prolonger la Transition ! Bien que premier saprophyte de la Transition, tout ce beau monde d'OSC se mue brutalement en preux chevaliers prêts à se sacrifier pour sauver le soldat ZIDA et partant le Burkina Faso. Personne n'est dupe ! On a vu que des OSC qui avaient crié à la trahison du même ZIDA ont retourné leur veste pour un « ZIDA ne bouge pas ! » N'importe quoi !
En réalité, c'est de la rhétorique pour manipuler les simples d'esprit car ni le gouvernement, ni le Premier ministre n'ont de rôle direct dans l'organisation des élections qui, comme tout le monde le sait, relève de la seule CENI. Qu'est-ce que ZIDA vient y faire ? Et en quoi son départ pourrait-il jouer sur l'organisation des élections ? Les élections, on le sait, sont l'affaire de la CENI et de la seule CENI.
Au total, on peut dire que rien ne peut justifier que ZIDA soit toujours en poste. A moins d'avaliser la forfaiture du complot manqué et d'accepter en dernière analyse les assassinats qui étaient prévus. C'est aussi et surtout ne pas tenir compte de la volonté de toute la hiérarchie de notre Armée nationale de retirer tous les militaires du processus de Transition pour leur assurer plus de neutralité. Peut-on soupçonner le Président KAFANDO d'accepter qu'on lui prête de telles intentions ? Rien, absolument rien ne permet au jour d'aujourd'hui de dire le contraire ! Il lui appartient de décider par quelle porte il voudrait entrer dans l'histoire de ce pays. Voilà pourquoi, à notre avis, ZIDA et son BARRY peuvent être le moindre mal ; le vrai problème du Burkina Faso devenant son président Michel KAFANDO !
Par Cheick AHMED
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