Zéphirin Diabré: «Nous attendons la marche du CDP avec impatience»

| 23.01.2014
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Zéphirin Diabré: «Nous attendons la marche du CDP avec impatience»
© DR / Autre Presse
Zéphirin Diabré: «Nous attendons la marche du CDP avec impatience»
Quatre jours après la journée nationale de protestation (le samedi 18 janvier 2014), l'opposition politique au Burkina Faso a donnée une conférence de presse. C'était ce jeudi 23 janvier 2014 à Ouagadougou. Il s'agissait de dresser le bilan de cette opération majeure de l'opposition. L'occasion a permis aux conférenciers de donner leur point de vue sur les récentes sorties des membres du parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

En somme, l'opposition politique du Burkina se dit heureuse de constater qu'elle avait raison d'appeler l'ensemble des Burkinabè à sortir le 18 janvier dernier pour observer une journée de protestation. Propos de Zéphirin Diabré, Chef de file de l'opposition, qui ajoute que ladite journée de protestation a été sans conteste un succès historique car, selon lui, de mémoire de Burkinabè, aucune manifestation politique n'a mobilisé autant de monde.

Pour le chef de file, contrairement aux chiffres avancés par le gouvernement, ce sont des centaines de milliers de citoyens burkinabè qui ont manifesté leur colère à travers des marches organisées sur l'ensemble du territoire national. Les données réelles sur la participation des populations à cette journée, selon les conférenciers, se répartissent comme suit: 1 000 à Toussiana, 20 000 à Kaya, 15 000 à Dédougou, 30 000 à Dori, 50 000 à Ouahigouya, 75 000 à Koudougou, plus de 150 000 à Bobo-Dioulasso, entre 350 000 et 500 000 à Ouagadougou. Sans oublier que les localités comme Yako, Gaoua, Dano, Pô, Manga, Banfora, Fada N'gourma et Diapaga ont également mobilisé des milliers de personnes.

Répondant aux journalistes sur l'impact de cette manifestation sur l'actualité politique nationale, Zéphirin Diabré et ses camarades, Djézouma Sanon de l'Union des démocrates pour le progrès social (UDPS), Bruno Nabaloum de l'Alliance pour la république et la démocratie (ADR), Idrissa Kaboré du Parti pour la démocratie et le socialisme/Parti des bâtisseurs (PDS/Metba), Adama Zagré du Parti pour l'unité nationale et le développement (PUND), disent qu'il est tôt de tirer une conclusion même si certaines déclarations comme celles du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, à Réo le 19 janvier dernier, sont la preuve que «c'est la débandade au sein du parti au pouvoir».

Clin d'oeil aux syndicats

Pour Zéphirin Diabré, au-delà de ses déclarations «incohérentes», le pouvoir en place n'a d'autres choix que de renoncer à son projet de révision de l'article 37 de la Constitution burkinabè (qui limite à deux quinquennats consécutifs le nombre de mandats présidentiels) et de la mise en place du Sénat. «Nous voulons à travers cette marche du 18 janvier dernier, dire à Blaise Compaoré de retirer son deuxième pied dans sa tentative de sondage de terrain à Dori le 12 décembre dernier».

Et d'ajouter: «c'est une action préventive. Nous allons changer de méthode le jour où il décidera de franchir les barrières». Quant aux déclarations du ministre Yacouba Barry qui, le 19 janvier dernier avait dit que Ouagadougou refuserait du monde si le CDP organisait une marche les jours à venir, Zéphirin Diabré répond sans ambages: «CDP, si tu peux, peux on va voir. Nous attendons vivement cette marche».

«Nous n'avons pas peur de la tenue d'un référendum, qui est du reste l'expression du peuple mais nous exigeons le respect de la constitution», s'exclame Djézouma Sanon, en allusion aux propos du chef de l'Etat. Il ajoute d'ailleurs que bientôt, il y aura une plate-forme revendicative commune qui prendra en compte les préoccupations des syndicats des travailleurs. Zéphirin Diabré a laissé entendre que pour casser la marche du 18 janvier dernier, le CDP a mobilisé et investit plus de 25 millions de FCFA.

Pour finir, le chef de file de l'opposition lance un appel à tous les militants et sympathisants, à la jeunesse et aux femmes de tous les secteurs d'activités qui se sont engagés avec elle dans la lutte à rester mobilisés, unis et surtout vigilants afin de poursuivre le combat. Il lance également un appel pressant aux organisations de la société civile et aux syndicats à se retrouver afin d'échanger autour des préoccupations pressantes du peuple burkinabè.

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