Poursuivre et intensifier la lutte contre la mise en place du Sénat, la modification de l'article 37 et la politique du gouvernement, c'est le plat de résistance de la visite du CFOP le samedi 5 octobre 2013 à la population de la province du Sanmatenga. Première du genre, selon Zéphirin Diabré, cette visite répond à une critique de la presse selon laquelle toutes les actions du CFOP se limitent seulement à la capitale alors que le Burkina compte 13 régions et 45 provinces. Le bal des interventions a vu les communications des divers présidents ou représentants des partis politiques de l'opposition. Le président du comité local d'organisation de la sortie du CFOP, Maanemyam Naaba, et le représentant du Dima, Watinooma Balnaaba, ont embouché la même trompette en confiant qu'être opposant dans le Sanmatenga est très difficile pour les peureux. Ils ont alors demandé le soutien du CFOP et l'ont invité à organiser une autre rencontre en vue de renforcer l'opposition à Kaya. Samdpawendé Ouédraogo a d'abord fait une mention spéciale au Dima de Boussouma qui, selon lui, est une référence en matière d'opposition. Il a soutenu que c'est la coalition de l'opposition qui peut apporter des solutions aux problèmes de celle-ci. Il a tiré la sonnette d'alarme sur les divisions de l'opposition qui pourraient être un tremplin pour la mise en place du Sénat et la modification de l'article 37. « Le mal de l'opposition se trouve en son sein », a-t-il martelé. Cette affirmation a été fortement applaudie par les participants visiblement soulagés par ces propos.
Mieux construire l'édifice de l'opposition
Selon le représentant du Mouvement pour le progrès et le changement (MPC), Claude Ouédraogo, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en place d'une fondation pour mieux construire l'édifice de l'opposition.
Le député Ibrahima Koné du PDS/Metba a confié que le peuple aspire au changement et que ce dernier ne peut intervenir tant que le peuple ne sera pas déterminé à lutter jusqu'au bout. Zéphirin Diabré, quant à lui, s'est entretenu avec les militants en notant que le CFOP est fort de 43 partis. Il a toutefois relevé que le statut des partis de l'opposition, fixé par la loi, est à revoir car il y a des partis qui se réclament de l'opposition mais qui ne sont pas crédibles. Sur la question du Sénat, il a été ferme en ces termes : « quelle que soit la couleur du Sénat, nous n'en voulons pas » et d'ajouter que « si le gouvernement veut que la paix règne, il n'a qu'à abandonner le projet du Sénat ». Le chef de la délégation, répondant à une question d'un militant, a indiqué que la lutte du CFOP ne se limite pas seulement au Sénat et à la modification de l'article 37. « Nous parlons aussi de vie chère et nous voulons qu'en 2015, il y ait un changement positif », a-t-il déclaré. Cette visite a permis aux militants d'échanger à bâtons rompus avec Zéphirin Diabré et sa délégation.
Boureima KINDO (Correspondant)