Zèph contraint à la logique du pire !

| 30.05.2014
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Zèph contraint à la logique du pire !
© DR / Autre Presse
Zèph contraint à la logique du pire !
En vérité, le Burkina Faso navigue dans une logique toute tracée que seuls les naïfs et les nuls en analyse politique ignorent : l'engrenage de la surenchère ou encore la stratégie du pire de l'opposition. Les raisons sont qu'après avoir été battue sur le plan des idées sur les terrains judiciaire et politique, après n'avoir pas réussi à montrer par les mouvements de foules qu'elle avait inversé la majorité, après avoir perdu la conquête de l'opinion publique... l'opposition, pour ne pas perdre la face, doit absolument, à défaut de ne pas obtenir la non tenue du référendum, marquer profondément les esprits pour tenter de forcer le destin en 2015.

En commençant l'exercice de cette semaine, je ne peux cacher la peine profonde qui est mienne à la suite du décès, le samedi 24 mai, du juge Salif NEBIE, un grand-frère, un ami, un compagnon ! Repose en paix grand-frère ! Qu'Allah dans son immense miséricorde te pardonne toutes tes fautes, qu'Il multiplie tes actes méritoires et qu'Il t'accorde son paradis ! Amina !

A l'instar de tous ceux qui sont épris de paix et de justice, je souhaite qu'il plaise à Dieu de faire en sorte que la lumière soit faite sur ce drame et que les coupables soient identifiés, arrêtés et châtiés comme il se doit ! Amina !

Cela d'autant plus que certains spécialistes de la récupération des drames sociaux à des fins politiques (de véritables nécrophages !) se sont déjà saisis du sujet et n'hésitent pas à s'adonner à des commentaires pour le moins osés tendant à y voir un crime politique perpétré par le pouvoir pour faire taire un juge constitutionnel qui serait opposé à ses ambitions (Ridicules !).

Vraiment lamentable et amoral que cette récupération alors même que le défunt n'est pas encore inhumé, que ses proches pleurent sa disparition et ne s'interrogent pas particulièrement sur les causes de sa mort même si, de toute évidence, elles souhaitent voir clair dans cette affaire. Parce qu'on est contre le pouvoir, il est responsable de tout ! Dans tous les cas, il est mis à l'indexe car responsable de la «criminalité galopante» dans le pays et par conséquent «coupable» dans cette énième affaire de crime ! Jugé et condamné sans autre forme de procès, le pouvoir se retrouve à son corps défendant dans une posture précaire entre le sacrosaint principe de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice et la nécessité d'intervenir pour hâter les résultats. Quand des hommes de droit se mêlent à la danse, c'est à tomber des nues à moins d'être vacciné contre leur mauvaise foi congénitale.

En vérité, le Burkina Faso navigue dans une logique toute tracée que seuls les naïfs et les nuls en analyse politique ignorent : l'engrenage de la surenchère ou encore la stratégie du pire de l'opposition. Les raisons sont qu'après avoir été battue sur le plan des idées sur les terrains judiciaire et politique, après n'avoir pas réussi à montrer par les mouvements de foules qu'elle avait inversé la majorité, après avoir perdu la conquête de l'opinion publique... l'opposition, pour ne pas perdre la face, doit absolument, à défaut de ne pas obtenir la non tenue du référendum, marquer profondément les esprits pour tenter de forcer le destin en 2015. Dans notre dernière édition, nous écrivions qu'elle se devait de ne pas perdre toutes ses batailles d'avant 2015, c'est-à-dire ne pas réussir à empêcher la tenue du référendum et en plus le perdre lamentablement. Or tout indique pour le moment qu'elle manquera ses promesses et il ne faut pas être sorti de sciences po pour comprendre que deux échecs coup sur coup et la troisième inéluctable de 2015 lui seraient fatals. Elle a donc du sang noir à se faire. Cela d'autant plus que, si on peut fort aisément imaginer qu'un Zèph ou un Me SANKARA accepte une défaite en 2015 et se remette à l'ouvrage dans la perspective de 2020, on voit mal et même très mal un Roch, un Salif ou un Simon dans ce schéma. «That is the problem» (c'est ça le problème) comme diraient les Anglais. Assurément le MPP, qui bat déjà de l'aile, est dans la logique du coup de poker et ne peut pas résister au temps ; et surtout dans l'opposition. Aucun observateur sérieux ne peut donner longue vie au MPP dans l'opposition, alors même qu'aucun d'entre ses têtes de proue citées ne peut envisager remporter la présidentielle de 2015. Il y a donc une véritable obligation de résultat pour une partie de l'opposition et on comprend dès lors que les uns et les autres n'y aient pas les mêmes agendas d'autant plus que la venue des nouveaux opposants a sérieusement désorganisé l'ensemble au point d'y bouleverser la hiérarchie ce qui est loin de plaire à tout le monde. On dort donc dans le même lit mais on ne fait pas les mêmes rêves.

Dans ce contexte, certaines activités du programme de «la résistance massive et décisive» de l'opposition soulève de sérieuses questions. C'est le cas de la mise sur pied de Comités contre le Référendum (CCR) qui s'apparentent à tous points de vue à de véritables milices privées dont le rôle sera non seulement d'organiser mais de conduire et exécuter sur le terrain le combat pour la non tenue du référendum. S'il s'agissait d'organiser les électeurs et les populations pour voter «Non», on aurait compris et cela n'aurait posé aucun problème, mais là il s'agit de s'opposer à la tenue du scrutin lui-même. Ce qui suppose forcément d'éventuelles actions violentes ou pouvant déboucher sur des violences. C'est dire que ces CCR n'annoncent rien de bon surtout que leur mise en place même ne se fera pas sans quelques problèmes avec les combats de leadership qui naîtront à tous les niveaux. On le sait, en politique l'action entraîne la réaction. Du côté du pouvoir, va-t-on assister à la mise en place de ces CCR sans réagir ? Ne va-t-on pas créer des structures appropriées pour y faire face ? Des questions qui méritent attention et qui augurent une montée inquiétante du mercure social. Et si c'était le but recherché par certains opposants ? Certaines déclarations va-t-en-guerre indiquent que face à l'échec programmée, il y en a qui seraient prêts à tenter le diable.

Il faut d'autant plus le craindre que l'opposition ne cache pas ses ambitions d'en découdre puisqu'elle sait qu'elle ne peut pas influer sur le cours des évènements. Le climat de désenchantement qui pèse au MPP après l'euphorie des premiers jours n'est pas pour rassurer et on comprend que le ton puisse monter et que des actions vigoureuses soient entreprises. Va-t-on toutefois franchir le Rubicon en allant vers des actions ouvertement violentes ? Il faut espérer que la raison l'emporte. Toutefois quand on entend le 2e vice-président du même MPP dire «si on ne se mobilise pas le 31 mai, on est mort», on est en droit de craindre le pire sachant qu'une telle personne a des «milices» à ses ordres et qu'elle est coutumière des actions musclées. Mais c'est sûr, c'est certain, ils auront fort à faire car, en face, on semble paré à toute éventualité. On s'y prépare d'ailleurs depuis si longtemps qu'on devrait pouvoir maîtriser la situation sans trop de casses. Et on ne le sait que trop bien, ici comme ailleurs, cela ne se fait pas sans quelques torgnoles. On aura donc des concertos de putois qu'on écorche vifs, et il faudra s'y faire.

Cheick AHMED
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Larlé Naba Plutôt Yes man que député !

En vérité, le Burkina Faso navigue dans une logique toute tracée que seuls les naïfs et les nuls en analyse politique ignorent : l'engrenage de la surenchère ou encore la stratégie du pire de l'opposition. Les raisons sont qu'après avoir été battue sur le plan des idées sur les terrains judiciaire et politique, après n'avoir pas réussi à montrer par les mouvements de foules qu'elle avait inversé la majorité, après avoir perdu la conquête de l'opinion publique... l'opposition, pour ne pas perdre la face, doit absolument, à défaut de ne pas obtenir la non tenue du référendum, marquer profondément les esprits pour tenter de forcer le destin en 2015.

On le sait, le député Victor TIENDREBEOGO a été le seul député du CDP a avoir refusé de signer la déclaration de fidélité au CDP et a ensuite présenté sa démission de ce parti et de l'Assemblée Nationale pour adhérer par la suite au MPP. On le sait aussi, c'est par fidélité à son ami Roch Marc Christian KABORE, tête de proue des démissionnaires du CDP puis président du MPP. L'homme a donc préféré plutôt être un «Yes man» accompli qu'un représentant du peuple burkinabè. Depuis lors, il n'a pas de mots assez durs pour fustiger son ancien parti. Tout le contraire de ce qu'on est en droit d'attendre des dépositaires de nos traditions reconnus pour leur pondération, leur attachement aux valeurs telles que l'honneur, la dignité, ...

Pour justifier ses choix, il n'hésite pas à cracher sur ce qu'il adulait hier et à s'asseoir sur la vérité. On l'a ainsi entendu trahir des secrets et des confidences du palais royal ; travestir les faits au point de falsifier l'histoire pour mettre les évènements à son service et à celui de son patron ; confondre allègrement ses fonctions traditionnelles à son rôle politique notamment de député qu'il réduit à des dons d'ambulances et de vivres (d'ailleurs acquis sur des fonds publics)... ; exiger des passe-droits pour ne pas répondre comme tout citoyen de ses factures et de ses engagements financiers ; ... on l'a vu aussi faire le pitre pour animer les meetings de son parti à la grande joie selon lui du public ; etc. Le répertoire n'est pas exhaustif et ceux qui veulent plus de détails peuvent se référer à l'interview qu'il a accordée au site d'information en ligne lefaso.net (publiée le 1er mai).

A chaque lecture de cette interview, on ne peut pas manquer de se demander comment on a bien pu laisser passer certaines monstruosités. A l'évidence, on a voulu faire tellement mal à l'adversaire qu'on n'a pas hésité à charger la mule plus qu'il ne faut. La conséquence est cette question qui se pose avec son propre questionnement : est-il un NY ou le chef le plus intègre que ce pays ait connu avec des références du genre «je préfère la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l'esclavage», ou encore le Larlé Naba Anbga qui a fait la guerre d'Indochine, d'Algérie... ?

Les faits sont têtus et parlent d'eux-mêmes et, par ailleurs, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Nos précédentes éditions sont d'ailleurs édifiantes sur le sujet. Ce qui marque incontestablement c'est l'aplomb avec lequel monsieur travestit les faits et les libertés qu'il prend dans leurs analyses. Il y a aussi que Monsieur n'a pas peur du ridicule dans tous ses sens car pour déclarer «... je sais aussi que les temps ont changé, qu'on ne peut plus se permettre d'assassiner des gens comme on a tué Norbert ZONGO...», il faut être particulièrement de mauvaise foi. On le voit bien, il se laisse aller à des insinuations malsaines qui sont la traduction d'un déséquilibre intellectuel évident. D'ailleurs, toutes choses étant égales par ailleurs, il devrait bien regarder autour de lui et se tenir sur ses gardes car certains seraient certainement heureux de lui retourner la monnaie de sa pièce. Ou bien Simon ?
Nous y reviendrons...

Cheick AHMED

Source : L'Opinion N°866 du 28 mai au 03 juin 2014

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