Premier acte de ce rassemblement des militants et militantes du parti au pouvoir à Réo ce dimanche 19 janvier, l'installation des membres des sous sections et de la section provinciale du Sanguié. Composé de 20 membres, le nouveau bureau CDP de la province s'est vu confier les 10 sous-sections reparties dans les 10 communes que compte la province. La mission qui a été assignée aux membres de ce nouveau bureau provincial par le ministre Yacouba Barry, représentant le secrétaire exécutif national du CDP, est d'investir tous les hameaux de la localité afin de ratisser le plus largement possible.
Le tout nouveau secrétaire général de la section provinciale, en la personne de Moussa Bakouan, dit être conscient de cette lourde mission. «Les fils et filles du Sanguié partagent les idéaux de Blaise Compaoré et son gouvernement. Nous, en pays Gourounsi, quand on donne, on donne. Quand on prend, on prend. On ne reprend pas quand on donne», dira-t-il, ajoutant que le CDP ne sera jamais trahi par les militants et militantes du Sanguié. Puis, l'installation a fait place au meeting prévu pour soutenir les actions du président Blaise Compaoré.
Tour à tour, les intervenants se sont succédé. A cet exercice, c'est le représentant des jeunes, BakalansIdo qui plante le décor. Sans détours, il affirme que la jeunesse du Sanguié est déterminée à soutenir les efforts «visibles» de construction d'un Burkina Faso stable, de paix, de cohésion sociale, de développement soutenu et de prospérité du président du Faso. Aux propos des récents démissionnaires du parti au pouvoir, Ido Bakalan, réplique que «si ces militants démissionnaires ont des raisons de partir, beaucoup d'autres en ont davantages pour demeurer et consolider les acquis du CDP». Quant à l'honorable Rosalie Bassolé, représentant les députés de la localité, elle promet que ses mandants ne trahiront jamais le parti qui leur a fait tant de bien. Comme de nombreux militants et sympathisants qui ont marqué de leur présence à cette rencontre, le secrétaire général de la section France du CDP, Judicaël Compaoré, y était également.
Propos d'acteurs
Yacouba Barry, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, représentant le secrétaire exécutif national du CDP:
«Depuis le 4 janvier dernier, certains camarades ont décidé de quitter le parti pour des raisons qui ont trait, d'après eux, au manque de démocratie, à la mal gouvernance du parti, à la révision de l'article 37 et à la mise en place du Sénat. Pour nous au CDP, cette démission est un non évènement dans la mesure où tout le monde savait que ces camarades, depuis le congrès historique du parti, ne retrouvaient plus leur compte et ont décidé d'aller ailleurs. Ces camarades qui ont dirigé le parti depuis 1998 jusqu'en 2012 savent tous que les positions défendues par le parti sont des positions que ces mêmes camarades on défendu jusqu'au 4 janvier dernier, date de leur démission.
Seule la lutte paye et le terrain ferra la différence. Ce n'est pas en faisant des publications à partir de Ouagadougou, c'est un travail de terrain et le terrain va nous départager. Le CDP se porte très bien. Si nous voulons marcher comme eux, Ouagadougou refusera du monde. La petite bourgeoisie qui reste à Ouagadougou pour écrire dans lesjournaux n'est pas la réalité du Burkina profond. Les réalités du Burkina profond sont autre chose. Je demande à tous les militants sincères de ne pas se laisser démoraliser par la campagne d'intoxication qui se mène.»
Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre:
«A un moment où notre parti a connu des démissions qui ne sont pas à sous-estimer, il faut réaffirmer notre soutien à Blaise Compaoré. Nous sommes convaincus des idéaux du chef de l'Etat. Dans un parti, il y a toujours des démissions. Ce n'est pas pour autant que le parti est affaibli. Pour ma part, je ne peux juger que ce que je sais.
Dans ma province, le CDP reste fort et je crois que c'est la même situation sur l'ensemble du territoire. Pour ce qui est de la marche de l'opposition, je pense que nous sommes dans un processus démocratique. Le gouvernement a d'ailleurs fait un communiqué. Je tiens également à saluer l'opposition pour avoir fait preuve de maitrise du monde qu'elle a mobilisé. C'est ça la démocratie. Chacun doit pouvoir s'exprimer et ne pas subir les conséquences. Bien sûr que c'est autour d'un message que nous ne partageons pas au CDP. Ceci étant, nous sommes en démocratie et les uns et les autres expriment leurs positions et il faut respecter cette position-là.»