Ali Badra Ouédraogo, Coordonnateur du CRAC
Sous la houlette de Aly Badra Ouédraogo, ces jeunes militants du CDP de qui les moins sceptiques, pour ne pas dire les plus modérés, osaient encore attendre une sincère introspection, ont déçu plus d'un lors de leur assemblée générale. Entre autres faits marquants de leur rencontre, ils ont réitéré leur soutien au directoire de leur parti et remis à son représentant le portrait de leur candidat à la prochaine présidentielle. Mais là n'est pas la bavure, une telle démarche étant naturelle, voire légitime, pour ne pas choquer.
Le ridicule est intervenu lorsque les participants à la rencontre se sont mis à faire un ban pour Blaise Compaoré, celui-là même dont les envies démesurées de pouvoir dynastique ou clanique à vie ont mis leur parti dans la situation déplorable de laquelle il tente difficilement de sortir. Ces jeunes-là sont vraisemblablement tout, sauf des cracks. Pire, ils ne semblent pas plus éclairés que leurs aînés du parti dont l'aveuglement ayant conduit au culte niais d'une seule personne n'est plus à démontrer. Le salut du CDP ne viendra visiblement donc pas de sa frange jeune, qui avait pourtant, au début de l'apparition du CRAC, dont la dénomination faisait poindre une lueur d'espoir, promis de proposer une autre façon de penser, de parler et d'agir au sein de leur formation politique. Sont-ils si amnésiques, ces jeunes, au point d'oublier qui a été la cause de leur malheur? Ou ont-ils tout simplement opté, comme leurs aînés, pour l'entêtement? Leur leader, Aly Badra Ouédraogo, nourrit-il les mêmes ambitions que le tristement célèbre ministre de la Rue ivoirien, Charles Blé Goudé, qui, avec ses jeunes soi-disant patriotes, ont contribué à semer le chaos dans leur pays?
Il a déjà commencé, en tout cas, à brandir l'épouvantail d'une éventuelle crise postélectorale due à une mauvaise gestion du scrutin par la CENI qu'il accuse de magouilles. Avant de jouer les apprentis sorciers, qu'il se souvienne que pour avoir joué la carte de la fausse dénonciation et pour avoir ensuite participé aux escadrons de la mort, son «idole» ivoirienne est passé de la rue à l'exil forcé pour finir sa course dans une des cellules de la CPI. S'il décide de ressembler à un vrai crack, en s'inspirant de la disgrâce des fauteurs de troubles et de crimes de la crise ivoirienne pour éviter de subir le même sort que ces derniers, il aura été un vrai CRAC.
Sinon, il restera pour l'histoire un vrai tocard.
Les Echos du Faso