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Voulaient-ils réellement discuter des questions qui fâchent ?

| 17.02.2014
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Voulaient-ils réellement discuter des questions qui fâchent ?
© DR / Autre Presse
Voulaient-ils réellement discuter des questions qui fâchent ?
Du coup, les deux parties ont rompu le dialogue. Il est vrai que c'est un préalable important dans tout dialogue de savoir à qui l'on a à faire et que les engagements pris par les uns et les autres seront respectés. Mais dans le cas d'espèces, chacun a sa légitimité et son mandat. Si l'opposition conduite par son chef de file est instituée par une loi votée par la majorité, la majorité est de fait instituée par le vote des Burkinabè qui ont élu son candidat. Elle peut donc, comme l'opposition prendre part à un dialogue avec toute autre partie dans l'intérêt supérieur de la Nation. C'est la majorité qui compose le gouvernement. C'est encore son candidat élu qui dirige le pays. A l'Assemblée nationale, elle est majoritaire. D'ailleurs, c'est de là que provient «sa majorité». Au demeurant, le président du Faso a toujours préconisé le dialogue entre les partis politiques en vue de trouver, à chaque fois que de besoin, le consensus politique national indispensable pour une bonne gouvernance politique.

Aussi, la situation politique est telle que les uns et les autres devront pouvoir mettre de côté leur égo, faire confiance à la médiation et trouver le modus vivendi nécessaire pour faire descendre le mercure politique. Ayant exigé ce mandat du chef de l'Etat, alors que la majorité, apparemment était partie pour faire des concessions importantes, l'opposition apparaît comme celle qui a bloqué le dialogue. Puisqu'elle n'a apparemment pas confiance, ni aux médiateurs, ni à la partie d'en face. Ce qui risque de faire croire qu'elle ne veut pas, en réalité, une issue comme on pourrait le souhaiter à cette impasse politique. Car, la majorité va profiter de cet intermède pour déployer ses stratégies et ses forces sur le terrain et faire avancer ses projets. C'est ce qu'elle est déjà en train de faire à travers cette conférence de presse du vendredi dernier pour présenter les organes du Front républicain et l'annonce de grands meetings régionaux à travers l'ensemble du pays.

Comme on le voit, c'est donc relancer pour la conquête de l'opinion nationale. Chaque partie, sur la base de ses positions déjà connues et bien figées. Le dialogue étant renvoyé à plus tard. C'est bien dommage car, ne dit-on pas qu'il vaut mieux discuter avant, que de le faire plus tard? Ce qui est sûr, c'est que cette crise apparente que nous traversons, va finir par le dialogue. Qu'on le veuille ou non. Que ce soit aujourd'hui, demain ou après-demain. Les politiciens ont donc la responsabilité de nous faire l'économie d'une crise sociale et politique profonde entre Burkinabè. Ils ne sauront longtemps se jouer du peuple qui est tout de même assez mûr. Sur tous les plans d'ailleurs.

Refuser de dialoguer, refuser de consulter le peuple, refuser la mise en place du Sénat, refuser la révision de l'article 37, en somme refuser tout, alors qu'on peut s'accorder sur l'essentiel. N'est-ce pas la preuve tangible d'acteurs politiques qui ne voient que leurs intérêts personnels avant tout?

Dabaoué Audrianne KANI

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