N'importe qui sort de son trou, prend un « woro-woro », débarque à Ouagadougou et se retrouve sous les projecteurs. Si une certaine opinion estime que le CDP a fait tout pour susciter de telles démissions du MPP, quelles que soient les motivations qui les sous-tendent, ce bal du nomadisme politique inauguré depuis belle lurette ne semble plus émouvoir les populations, pire, elles sont écœurées.
Des individus sans réel poids politique qui démissionnent. Qui sont-ils ? Des « quidams » selon Salif Diallo. Au vu du zigzag qui leur sert de parcours politique, on peut dire que ces démissionnaires ont encore du chemin à faire pour définir le sens exact de leurs motivations politiques.
Le premier coup était venu de Réné Emile Kaboré qui s'était dérobé de la sphère MPP le 22 avril 2014, pour motifs de « manque de transparence », de «dictature de la pensée unique» et « de mépris de l'individu en tant qu'Etre».
Mais avec ces dernières vagues, les démissions ne semblent avoir eu d'importance que celle donnée par une certaine presse « forcée » à la limite de passer l'information. Pourquoi les politiciens affectionnent-ils de faire acte de démission devant les médias alors qu'ils n'ont pas préalablement fait acte d'adhésion au parti devant la presse ?
L'ambiance politique nationale se prête à toutes sortes de coups. Cela a d'ailleurs semblé éclipser les vraies actions de la part de l'Exécutif au profit d'actions de marketing politique, question de conquérir l'opinion publique et de l'avoir avec soi plutôt que de l'avoir contre soi. Le CDP, de l'avis de plus d'un Burkinabè, se résume à cela, en termes d'actions.
L'inspecteur Derrick des Cascades
A commencer par Mohamed Traoré « la taupe », avec ces 200 personnes, Alfred Ouédraogo « le vaniteux », d'après les responsables du MPP, avec ces 400 co-démissionnaires et les 255 « enfants prodigues » de la Région des Cascades conduits par Moussa Traoré et Bakary Traoré, le Parisien, la liste commence à être bien longue. Le mardi 9 septembre, ce sont 300 personnes qui ont dit avoir quitté le MPP pour le CDP. Des « individus aux intestins fragiles » ? L'affirmative semble de mise au vue de la dernière interview offerte par le Parisien.
Si vraiment la honte pouvait tuer, ces comédiens d'un feuilleton mal réalisé n'oseraient plus pointer le moindre nez en face d'une caméra. Quand vous étiez au CDP, si vrai est-il, qui avez-vous ameuté pour vous y inscrire ?
Le Parisien ou Bakary Traoré qui, fraichement débarqué des Cascades, avait tapé sa poitrine, le 5 Août dernier, vient de redéposer son baluchon au MPP, seulement 4 jours après avoir fui du CDP ! Il confie à nos confrères du Quotidien avoir joué au démissionnaire pour démasquer les manœuvres du CDP. « Des responsables du CDP comme Issouf Lalé, l'ex-adjoint au maire de la ville de Banfora, m'ont proposé 3 000 000 de F CFA pour que je quitte le MPP », a-t-il affirmé. Un véritable inspecteur Derrick made in Cascades ! Si vrai est sa déclaration, il est vraiment temps que ces manigances obscènes cessent.
Il y a de quoi être vraiment dégouté
Lors de leurs différentes conférences de presse, il est visible que la patience des hommes de presse commence à s'amortir. Il y a de quoi être vraiment dégouté de ces « manchots politiques » qui tourbillonnent dans tous les sens, distrayant le peuple en l'éloignant des vrais débats.
Il est notoire pour plus d'un burkinabè que des militants de partis politique avec des cartes de membres, ça ne court pas les rues. Les démissions peuvent donc se poursuivre ici et là. Le peuple devrait prendre garde d'être pris pour mouton face à cette machinerie orchestrée qui doit son importance au devoir d'informer de la part des journalistes.
Ceux qui avaient quitté le CDP pour rejeter la patrimonialisation du pouvoir et adhérer au MPP ont-ils réellement des arguments valables à donner au citoyen lambda pour le convaincre de leur départ du MPP au profit du CDP ?
Il est vraiment temps qu'ils arrêtent de distraire le peuple. Qu'est-ce que cela change-t-il dans l'ordonnancement véritable des actions politiques ? Quel bénéfice le pays peut bien tirer de ce phénomène politique entretenu dans sa marche vers l'échéance électorale de la présidentielle de 2015 ? Autant d'interrogations soulevées par l'activisme politique au rabais ces derniers moments au Burkina.
B. Olivier TIENDREBEOGO
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