Ce sont d'éminentes personnalités nationalesque Faso Action Renouveau a réunies autour de sa table pour porter des réflexions sur le thème: «les défis de la transition politique au Burkina Faso». Sous la modération du professeur Luc Marius Ibriga, président de l'Autorité supérieure de contrôle de l'Etat,lescommunicants ont tour à tour donné leur point de vue sur les défis de la transition au Burkina Faso. Autour de la table, il y avait plusieurs panélistes dont notamment, Salif Diallo, le premier vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Augustin Loada, constitutionnaliste, et ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, et le directeur de publication de L'Observateur Paalga, le doyen Edouard Ouédraogo, pour ne citer qu'eux.
Chaque intervenant devrait intervenir sur un pan de la thématique. Ainsi, intervenant sur les défis politiques de la transition, Salif Diallo conviendra que les défis de la transition sont multiformes et intrinsèquement liés. Mais pour le premier vice-président du MPP, troispoints clés restent importants pour une transition politique réussie, à savoir les défis sécuritaires, judiciaires et perspectives. Salif Diallo est clair là-dessus, le problème sécuritaire n'est pas réglé. C'est vrai que l'armée, avec le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, a permis d'éviter un bain de sang. Et maître Halidou Ouédraogo d'ajouter qu'il ne faut pas croire que ceux qui sont partis sont prêts à perdre leur paradis. Il faut toujours rester vigilant. Le premier vice-président du MPP de direqu'il faut faire en sorte que l'armée soit unie et obéisse à un même commandement.
Abordant le défi politique de la transition, Salif Diallo indiquera que le premier défi politique pour la transition au Burkina Faso est l'organisation des élections démocratiques et transparentes. Pour ce dernier, il faut que les autorités de la transition indiquent dans de meilleurs délais, le calendrier électoral. Si le programme n'est pas déroulé, on court des sanctions, notamment de l'Union européenne, affirme Salif Diallo. Quant à la question constitutionnelle, pour lui, la réalité du terrain est là, il faut s'en tenir à la Charte de la transition et à la Constitution actuelle. Maintenant, après les élections, il conviendra d'un forum national autour de la question de la Constitution.
Augustin Loada pose plusieurs questions sur le défi constitutionnel de la transition
A travers son intervention, à propos du défi constitutionnel de la transition, le professeur Augustin Loada pose le problème en termes de questionnement. A 11 mois de la transition, faut-il se concentrer sur les élections présidentielles,législatives et municipales, la réforme de la justice et la moralisation de la viepublique? Au niveaudu Codeélectoral, il faut vite répondre aux défis et contraintes du droit de vote des Burkinabè de l'étranger. Par rapport à la composition de la CENI faut-il la changer? Faut-il rouvrir le fichier électoral? Autant de questionnements à trancher rapidement.
Pour le professeur Loada, trois échéances électorales dans une moindre mesure quatre sont à attendre. Les présidentielles, les législatives et les municipales si à cela on ajoute deux tours aux présidentielles, ce qui n'est pas à exclure.
Les défis judiciaires de la transition vus par Edouard Ouédraogo
Pour le doyen, le directeur de publication de L'Observateur Paalga, il n'est pas aisé de parler de justice en cette période transitoire. C'est vrai, au temps d'exception sous la Révolution, on parlait de Tribunal populaire révolutionnaire. Mais le TPR a montré ses lacunes, donc, ne peut plus revenir. Pour Edouard Ouédraogo, la justice transitionnelle peut se concevoir sous la forme d'une conférence nationale. Un cadre qui permettra de mettre à plat tous les dossiers de crimes de sang. Il faut pour lui, exclure du champ de la conférence nationale les dossiers de crimes économiques. Là, indiquera Edouard Ouédraogo, la procédure doit suivre son cours. Dans les dossiers comme le cas Norbert Zongo, ilfaut convoquer une assise juridictionnelle pour situer le dossier.
Firmin OUATTARA
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