Spectre du referendum : le CDP divisé

| 06.05.2014
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Spectre du referendum : le CDP divisé
© DR / Autre Presse
Spectre du referendum : le CDP divisé
Après la tentative manquée de mise en place du sénat, la majorité présidentielle avait jeté tout son dévolu sur l'organisation d'un référendum pour modifier l'article 37. Cette affaire de référendum a tellement ébruité à tel enseigne qu'on ait cru que son organisation n'était qu'une question de jour. Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) grâce au renfort de la quarantaine de partis qui constituent le Front Républicain a montré sa détermination pour l'organisation du referendum.

Des militants du parti au pouvoir ont crié sur les toits que le referendum allait se tenir « pian ». La sortie de la Première dame à Bobo Dioulasso lors du « plein de stade du front républicain », avait été même vue comme une mission commandée de son mari pour préparer les esprits. Même les bains de foule que s'offre le président du Faso dans ces déplacements à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, sont interprétés dans ce sens.

La famille CDP divisée sur l'organisation du referendum

Mais depuis un certain temps, l'union sacrée au sein de la maison de l'épi et de la daba qui entourait l'organisation du referendum est ébranlée. Selon certaines sources proches du pouvoir, l'idée du referendum ne convainc plus tout le monde au CDP qui craint que le projet de révision ne fasse échec au Parlement. En effet selon les articles 163 et 164 de la constitution, « aucune modification constitutionnelle ne peut être faite sans appréciation préalable du parlement ». Alors qu'à l'assemblée nationale, la majorité présidentielle n'a plus tellement la maitrise des choses à tel enseigne qu'on ne peut s'assurer à l'avance d'une approbation des ¾ des députés au projet. Et ça, les experts en droit du CDP le savent bien d'autant plus que l'Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA), autrefois compagnon du CDP, n'est pas favorable à la modification de l'article 37.

Après tout, jusque-là si l'on en croit le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui dit n'avoir pas encore été saisi pour l'organisation d'un referendum, on voit mal comment en quelques mois, elle pourra organiser un referendum et organiser la présidentielle dans les délais prévus. Referendum s'il ya, naturellement l'agenda de la présidentielle va subir une prolongation. Car la CENI risque de ne pas avoir les moyens techniques et humains nécessaires pour organiser la présidentielle en novembre surtout que pour la première fois, les Burkinabè de la diaspora devront voter.

Des alliances contre-natures à l'horizon ?

Si tel est que le parti au pouvoir doit surseoir à son projet de révision de la constitution, et que le président Compaoré va se retirer, il va sans dire que ce sont des alliances contre-natures qui vont se dessiner. Ce qui est fort probable ! Selon nos informations, il semblerait que le CDP pourrait faire une coalition avec des partis d'opposition présents à l'assemblée pour soutenir un candidat issu du rang du pouvoir. Les semaines à venir, le ciel politique du Faso sera assez visible sur les échéances 2015.

Par Max et Boly

( Avec ZoodoMail )

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