Créé par l'ancien ministre Vincent T. Dabilgou, il y a de cela quatre mois, le NDT (Nouveau temps pour la démocratie) a décidé de parier sur un cheval qui n'est pas du parti, dans la course au moelleux fauteuil de Kosyam. Il s'agit de Roch Marc Christian Kaboré, président du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès).

Dimanche dernier à l'espace culturel Jean- Pierre-Guingané, une cérémonie solennelle a été organisée pour sceller cette union. C'était par le truchement d'un congrès qui avait pour thème «Nouvel élan national : Quelle stratégie participative avec le peuple et pour le peuple». Dans la lecture de la motion de soutien, le secrétaire général du parti, Boureima Kaboré, a justifié le choix de Roch Marc Christian Kaboré, en énumérant à en perdre le souffle les qualités de ce dernier : excellence dans le travail, sagesse, pondération, humanité, honnêteté, self-control, longue expérience, stature incontestable et incontestée, expérience politique nationale et internationale, expérience financière, carnet d'adresses... Telles ont été les fleurs jetées sur la nouvelle idole du NDT.

A tout seigneur tout honneur, au président du NDT, Vincent T. Dabilgou, a été réservée l'orchestration de l'instant solennel de ce mariage, prévu pour être consommé le temps de la présidentielle, à travers la remise d'un drapeau qui scelle l'union entre le NDT et Roch Marc Christian Kaboré.

C'est avec une souplesse et une vigueur insoupçonnées que le représentant du candidat, en la personne de Domba Jean-Marc Palm, 3e vice-président du MPP et chargé par ailleurs des alliances au sein du parti, est monté sur le podium pour dire « oui » à l'union et recevoir le drapeau, ce précieux anneau qui consacre le mariage, qu'il remettra plus tard à qui de droit. La conclusion dans toute cette histoire est que le NDT ne présentera pas un candidat issu de ses rangs.

Mais pourquoi?, peut se demander celui qui n'a pas été dans le saint des saints du congrès. A écouter Vincent T. Dabilgou, la décision relève d'une question de logique et de pragmatisme : le parti est assez jeune et n'a pas eu suffisamment de temps pour se déployer. Alors, pourquoi ne pas donner plus de chance à un candidat qui partage le même idéal politique que le NDT (la social-démocratie) ? «Afin qu'il gagne dès le premier tour», a-t-il tenu à préciser.

Issa K. Barry

⁽¹⁾ Par allusion à l'Evangile de Jésus-Christ selon saint Mathieu, chap. 16, verset 13 à 23