La tournée du mouvement de la société civile dénommé «Ça suffit» poursuit son petit bonhomme de chemin. L'étape effectuée au siège du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) le 16 septembre a permis d'échanger avec les responsables de ce parti sur la question du dialogue dans le contexte socio-politique actuel. «Nous avons entrepris de rencontrer l'ensemble de la classe politique et les acteurs de la société civile pour instaurer un cadre de dialogue pour une transition 2015 apaisée. C'est dans ce cadre que nous sommes ici pour échanger avec le président du MPP pour prendre ses avis et conseils de telle sorte que ce cadre naisse, marche et que tout se déroule très bien» a précisé le Coordonnateur général du mouvement, Aziz Sana.
Celui-ci s'est dit satisfait à l'issue de sa visite: «On a pris des avis et conseils, nous allons en tenir compte. De façon globale, on a pris acte et ça sera consigné, on va tirer leçon et avancer. Nous sommes satisfaits au sortir de cette visite et on a l'impression d'être bien entendu et l'on ne peut que louer le Tout-Puissant pour que les filles et fils du Burkina Faso entendent notre message de transition et d'alternance apaisées pour 2015».
Du côté du MPP, l'on a apprécié de façon positive la démarche du mouvement. «Nous avons accueilli la démarche positivement. Cette association de la société civile nous a rencontrés dans le sens d'avancer un certain nombre de propositions allant dans le sens de la recherche de la paix sociale dans notre pays et une transition apaisée au Burkina Faso. Il faut les saluer, les féliciter puisque leur initiative s'adresse aussi bien à l'opposition qu'à la majorité. C'est une première dans notre pays et nous ne pouvons que les encourager à poursuivre dans ce sens. L'idée essentielle étant la paix, le développement du pays, le renforcement de la cohésion entre les fils du Burkina Faso et je les ai rassurés que nous, au MPP, nous adhérons fondamentalement à l'initiative qu'ils ont prise et nous espérons que cela pourra aboutir à l'intérêt de tout le Burkina Faso» a déclaré le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré.
Pour lui, le MPP est favorable au dialogue. «Mais ce dialogue, nous estimons qu'il faut en définir le contour et les conditions. Le problème est qu'il faut que les différentes parties, y compris le président du Faso, adhèrent à cette idée. Si cela est déjà fait, nous sommes tout à fait disponibles» a renchéri le patron du MPP.
Même position soutenue par Pargui Emile Paré de la délégation du MPP: «Le principe du dialogue est acquis. Mais nous ne voulons pas le dialoguisme. Il faut que le dialogue respecte la Constitution. Il ne faut pas de dialogue qui violera la Constitution. Il faut un dialogue dans le temps règlementaire. La responsabilité du chef de l'Etat, son engagement personnel est nécessaire» a martelé le «Chat noir du Nayala», lors des échanges avec les responsables du mouvement.
M. Sana a révélé que ceux qui nourrissent le secret, ont également l'espoir de rencontrer dans les prochains jours, d'autres acteurs de l'opposition et de la majorité, notamment le CDP.
Celui-ci, a par ailleurs, dressé le bilan de la tournée de leur mouvement. «On a visité les responsables de plusieurs partis: Bénéwendé Sankara de l'UNIR/PS, Gilbert Noël Ouédraogo de l'ADF-RDA, Saran Sérémé du PDC, Ablassé Ouédraogo du parti «Le Faso autrement», Adama Kanazoé de l'AJIR, Roch Kaboré du MPP. Nous avons le sentiment d'être entendus parce que le message que nous lançons est un cri de cœur pour permettre à la population burkinabè toute entière de vivre dans la paix pour un développement continu sans dérapage. Nous avons vraiment l'impression d'être compris» a réaffirmé Aziz Sana au terme de sa visite au MPP.
Appel des députés du CDP à la convocation du référendum: «Une attitude malheureuse et indigne» selon Roch Marc Christian Kaboré
A l'issue de la visite du mouvement «Ça suffit» au siège du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) le mardi 16 septembre, le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré, s'est prononcé sur des sujets d'actualité. Il a notamment fustigé l'appel des députés du groupe parlementaire CDP et alliés au président Blaise Compaoré pour qu'il convoque le référendum. Pour lui, il s'agit d'une «attitude malheureuse qui n'est pas digne». Voici l'intégralité de son appréciation sur la question.
«C'est une attitude très malheureuse de ce groupe parlementaire. Nous sommes dans un système démocratique de séparation des pouvoirs. Nous savons que le débat sur la modification de l'article 37 est un débat qui divise au sein de l'opinion publique nationale. Nous trouvons que c'est tout à fait malheureux que des députés qui ont été élus par le peuple et qui doivent travailler à ce que cette unité soit préservée participent à aggraver justement ces fractures sociales. C'est pour cela que nous désapprouvons totalement. Nous avons déjà dit que c'est une duplicité. D'abord, le premier texte que nous avons vu disait que c'est un article visant la modification de l'article 37 qui a été commué en un appel lancé au chef de l'Etat. C'est une reculade par rapport à la première version. Je trouve que ce n'est pas digne de la part des députés de la majorité d'avoir pris une telle initiative dont ils doivent se démarqués très rapidement».
Propos recueillis par Saïdou Zoromé