Dans cette note qui fait le compte-rendu des activités du Secrétariat exécutif national dont on peut lire le contenu dans le quotidien d’Etat Sidwaya, n°7724 du 11 août, à la page 7, le rapporteur écrit: «Dans son analyse, le camarade Secrétaire exécutif national a fustigé l’attitude de certaines forces de la société civile qui sont de plus en plus nombreuses et tendent à s’investir dans les activités politiques, de manière tellement évidente qu’il est parfois difficile de les différencier des officines créées par des partis politiques».
En clair, Assimi Kouanda n’approuve pas les activités menées par certains acteurs de la société civile. Mais qu’est-ce qui le dérange au juste? Difficile de savoir car le SEN n’a pas été on ne peut plus clair sur la nature exacte des actions politiques des forces de la société civile en question. Justement, ces forces de la société civile dont il dénonce les activités n’ont pas été créées pour faire plaisir à quelqu’un. C’est la Constitution qui favorise leur avènement et leur pluralité.
SAMSUNGAussi, est-on tenté de rappeler à l’ancien directeur de cabinet du président Compaoré l’existence depuis belle lurette de la Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC). Cette association mène tranquillement ses activités non dépourvues de visées politiques sans que personne ne crie au scandale. Avant la FEDAP-BC, on a vu ici, au Faso, des ABC et autres mouvements de tontons et tantis.
Dans le même registre, on a aujourd’hui des mouvements similaires comme l’Association «Bayiri-N’yiidi» (rassemblement de toute la diaspora burkinabè), le Mouvement des Jeunes amis de François Compaoré (MJAFC), le Mouvement j’aime François Compaoré (MOJAFC). Ces mouvements, et la liste n’est pas exhaustive, ne cessent de brandir des pancartes, lors des évènements majeurs du CDP, pour faire passer des messages soutenant, voire recommandant, la tenue du référendum. Elles mènent des actions politiques, alors qu’elles appartiennent à la société civile.
Lors de l’accueil du chef de l’Etat de retour de Washington, c’est aussi un mouvement de la société civile qui a été l’initiative. «La mobilisation a été l’œuvre du Mouvement des jeunes loyalistes pour la paix (MJLP) appuyée par des responsables politiques proches du parti au pouvoir» a écrit Sidwaya dans ses colonnes du lundi 11 août.
SAMSUNGEn un mot comme en mille, Assimi Kouanda est très mal placé pour donner des leçons concernant l’implication des forces de la société civile dans les activités politiques. Il doit reconnaître qu’en la matière, son parti est pionnier. Le CDP a été le premier parti et pendant longtemps, le sécréteur d’appendices divers et ténébreux. Si maintenant d’autres associations similaires ont pignon sur rue, il faut les tolérer comme les autres ont fait jusque-là pour les satellites du CDP, à défaut de les accepter. Tel est pris au piège…
Mais ce n’est pas tout. Le SEN a, dans le même communiqué de presse, fustigé le traitement de l’information suite à l’explosion survenue au quartier Larlé de Ouagadougou et le crash de l’avion d’Air Algérie. Dans ces dossiers, mentionne le communiqué, «certains médias ont développé des hypothèses invraisemblables en vue de ternir l’image du Burkina Faso. Sur d’autres sujets également, quelques-uns ont répandu des invectives contre le pouvoir et le CDP au mépris du principe de l’équilibre de l’information».
Comme on le constate à travers ces écrits, les responsables du CDP s’érigent en membres du Conseil supérieur de la communication (CSC). S’il y avait des manquements, c’était au CSC de les relever et non au CDP de taper du poing sur la table. Au lieu de chercher des coupables là où il n’y en a pas, les responsables du CDP devraient plutôt se remettre en cause. Leurs comportements adoptés suite notamment à l’explosion de Larlé ne pouvaient que favoriser des commentaires et opinions libres qui sont, du reste, reconnus par la loi fondamentale du pays.
SAMSUNGIl faut avoir la sagesse de se remettre toujours en cause car nul n’est infaillible et éviter de voir toujours le mal seulement au niveau des autres. Comment voulez-vous que, pour une explosion aussi gravissime qui soit, le Conseil des ministres, tenu le lendemain, ne touche pas un seul mot sur le drame, comme si de rien n’était! Avec de tels comportements, on veut éviter des critiques légitimes qui s’avèrent constructives dans un Etat de droit.
Il faut donner le bon exemple pour être suivi, puisque c’est le CDP qui est au pouvoir.
Le Petit Hampâté